mardi 23 décembre 2008
lundi 15 décembre 2008
Thessalonique : les murs de la colère
Photos prises en mai dernier lors de mon excursion à Thessalonique. J'avais été frappé par le nombre de pochoirs anarchistes sur les murs. Quelques mois plus tard, la révolte qui s'exprimait en peinture est descendue dans la rue.
Sûrement un slogan anar ! Tous aux barricades.
Police futuriste.
En Grèce, on ne s'arrête pas à la commémoration de 68 ...
Amuse-toi, combat le système !
Consomme et meurt.
Local anarcho-punk-bar-squat-salle de concert dans l'Université de Thessalonique.
Les robots policiers n'ont rien pu faire contre les émeutiers.
Sûrement un slogan anar ! Tous aux barricades.
Police futuriste.
En Grèce, on ne s'arrête pas à la commémoration de 68 ...
Amuse-toi, combat le système !
Consomme et meurt.
Local anarcho-punk-bar-squat-salle de concert dans l'Université de Thessalonique.
Les robots policiers n'ont rien pu faire contre les émeutiers.
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jeudi 4 décembre 2008
Urbanisme : Istanbul l'anarchique hésite "entre Paris et Dubaï"
Quand tu ne peux pas aller à Istanbul, Istanbul vient à toi. C’était le cas jeudi soir dernier avec la conférence de Jean-François Pérouse à l’école d’architecture de Grenoble intitulée « Les grands enjeux de l’urbanisme contemporain à Istanbul ». Jean- François Pérouse est professeur à l’Université Galatasaray d’Istanbul et travaille pour l’Observatoire Urbain d’Istanbul.
De nombreux projets urbains sont en cours dont le tunnel ferroviaire Marmaray qui est déjà percé. En 2012, les trains devraient pouvoir circuler entre l’Europe et l’Asie. Avec l'échéance de Istanbul 2010, capitale européenne de la culture, un programme de "régénération urbaine" a été mis en oeuvre pour le meilleur : rénovation d'anciens bâtiments, prise en compte du risque sismique, reconversion des friches industrielles; et parfois le pire : construction de grands complexes immobiliers, destruction des espaces naturels, restauration à la truelle de certaines parties de la muraille d'Istanbul. Comme nous en informe Jean-François Pérouse, l'Unesco a rappelé à l'ordre la mairie d'Istanbul plusieurs fois depuis 2003 au sujet de sa politique patrimoniale, menaçant même de déclasser la ville du patrimoine mondial de l'humanité.
Au niveau global, la planification municipale, qui n'a pas été une grande réussite jusqu'à présent, veut doter la ville de deux nouveaux centres, un à l'Est (Kartal) et un à l'Ouest, officiellement pour prévenir le risque sismique, officieusement ça ferait bien plaisir aux entreprises de BTP amies de l'AKP. Le centre historique devrait se destiner à une vocation purement touristique, de ville-musée sur le modèle de Paris. Une ambition paradoxale puisque de nombreux bâtiments anciens sont toujours en train de tomber en ruine. Des programmes européens et internationaux financent des restaurations mais la mise en oeuvre n'est pas cohérente et les bâtiments restaurés ne sont pas entretenus.
En répondant à une question sur la juxtaposition de zones rénovées haut standard et de poches populaires en déliquescence dans le quartier de Beyoglu, Jean-François Pérouse explique qu'il s'agit d'une stratégie délibérée de la municipilité de "laisser pourrir" pour procéder à "une rénovation autoritaire" en expulsant les populations pauvres.
En s'inspirant de Dubaï, Istanbul veut devenir une "ville-monde", une optique apparemment contradictoire avec la précedente mais sur le fond elles sont avant tout complémentaires. De nouvelles tours gigantesques fleurissent (voir article ici), symboles d'une ville compétitive et attractive. Des immenses centres dédiés à la consommation se sont ouverts (Cevahir, Istinye Park). Les "gated communities" aux résidences formatées accueillent les nouveaux riches, des marinas se multiplient sur la côte (ci-dessus un projet de marina à Kartal). Un troisième pont sur le Bosphore est en préparation, de même qu'une trentaine de tunnels routiers, transformant la ville en un gigantesque gruyère.
Du prestige, du glamour, Istanbul se rêve la New York du troisième millénaire. Symbole d'une certaine "folie des grandeurs", la construction du circuit de Formule 1 d'Istanbul Park inauguré en 2005 (bien indiqué sur tous les panneaux de circulation des autoroutes de la rive asiatique) fonctionne quelques jours par ans le grand prix de Turquie. Pendant que les riches s'amusent à voir tourner des voitures en rond (les places assises les moins chères se monnayant à 160€ !), les questions urgentes de justice sociale et de "justice spaciale" restent lettre morte.
Et l'environnement, les espaces verts et l'air dans tout ça ? Une utopie ou la nostalgie d'un Istanbul révolu ?
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