La conjonction de la Fête de l'Indépendance et de l'attaque militaire contre le PKK dans le Kurdistan rend l'atmosphère politique (et surtout visuelle) assez pesante. D'ordinaire, le nationalisme est un des traits caractéristiques de la vie politique turque mais son exacerbation actuelle le rend particulièrement insoutenable. Impossible de sortir dans la rue sans voir des nuées de drapeaux rouge au croissant blanc. Parfois, le soir, des manifestants nationalistes entonnent des slogans (que je ne comprends pas) à tue-tête sous ma fenêtre. Sur les chaînes de télévisions, des images propagandistes de martyrs, de drapeaux sur arrière-plan d'Ataturk, d'attaques de fantassins, de vols d'hélicoptères passent en boucle dans les programmes d'information.
En constraste, la vie à l'université suit son cours paisible comme si rien ne se passait ou comme si cette situation était normale. Il est vrai que la guerre contre le PKK dure depuis au moins trente ans. Assez déconcertant tout de même, mais il faut avouer que depuis le coup d'état de 1980 et la répression massive des mouvements contestataires qui s'ensuivit, les universités sont devenues des lieux où toute revendication politique est bannie. Les syndicats étudiants n'existent pas ici, interdits par l'Etat.
Voici quelques photos illustrant la fièvre nationaliste qui s'empare du pays:
Manifestation de jeunes sur la place de Besiktas.
Non, ce n'est pas la cérémonie d'ouverture des Jeux Olympiques quoique ce drapeau brandi à bouts de bras soit de taille conséquente. Il s'agit d'un manifestation contre le PKK au début de cette semaine sur l'avenue Istiklal.
À l'arrivé de la fête de l'Indépendance (lundi prochain), les batîment publics (ici le centre culturel Ataturk) ravalisent de créativité pour exalter le patriotisme.
Les bâtiments privés ne sont pas en reste, chacun y va de son petit drapeau. Celui du magasin Puma est plutôt modeste, quelques mètres plus loin Benetton arbore un drapeau d'au moins 5m2.
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