vendredi 14 mars 2008
Dom sur l'Afrique, la suite
Dominique de Villepin lors d'une visite officielle an Afrique du Sud.
Suite de la réponse à la question portant sur le soutien de la France aux dictatures en Afrique. Si Dominique de Villepin ne répond pas à la question dans les lignes qui suivent, c'est normal.
"Nous avons décidé d'un partenariat avec les organisations régionales africaines pour apporter notre appui à ces organisations régionales, aider à la préparation d'un certain nombre d'organisations militaires mais dans une perspective régionale, dans une perspective de coopération, nous ne sommes plus du tout dans un schéma de type colonial comme celui que l'on a pu connaître dans le passé. Et la justification de la présence de nos bases est justement lié à la présence très importante de communautés françaises selon des accords extrêmement stricts dont vous pourrez me rétorquer à juste titre que certains sont très anciens, d'où la volonté du président de la République telle qu'il l'a annoncé en Afrique du Sud de reconsidérer et de remettre à plat les accords de défense et les accords de coopération. Deuxième élément qui me paraît important au-delà de changements profonds de stratégies au plan militaire, changements de stratégies très profonds sur le plan de la gestion des crises et sur le plan de la gestion diplomatique. Toutes les crises dans lesquelles nous sommes intervenus se font maintenant avec le souci d'une légitimité et régionale et internationale. C'est ainsi qu'en Côte-d'Ivoire nous sommes intervenus en liaison avec la CEDEAO, la communauté des états de l'Afrique de l'Ouest et en liaison avec les Etats-Unis. De la même façon, au Tchad, il y a mandat, soutien de la part de l'Organisation des Etats d'Afrique Centrale et de la part des Etats-Unis. Donc vous voyez bien le cadre ne peut pas être caricaturé et par ailleurs nous le savons les Etats africains sont confrontés de façon récurrente à un certain nombre d'éléments de déstabilisation qui sont liés bien sûr à la particularité de ces Etats issus de la décolonisation: problème de l'artificialité des frontières, problèmes des tensions entre des communautés ethniques extrêmement différentes. Donc il faut prendre en compte cette réalité et voir dans quelle mesure la communauté internationale peut apporter un soutien à ces situations. La vérité c'est qu'il n'y a pas de choix facile et la crise du Rwanda nous invite de ce point de vue là à la réflexion, entre l'inertie de la communauté internationale et le reproche qu'on peut faire à un Etat qui intervient d'avoir eu tel et tel type de comportement qui pourrait être critiquable, il y a bien sûr des choix difficiles et il n'y a pas on le voit bien de bonne solution. Donc ce que je crois c'est que des Etats qui ont gardé de très bonnes relations avec l'Afrique, je pense à des pays comme l'Angleterre, comme la Belgique, comme la France, comme l'Espagne, comme l'Italie, eh bien nous avons vocation à continuer à accompagner ces Etats africains. Il faut bien voir que parallèlement à ce que vous critiquez, c'est-à-dire une présence qui peut avoir une coloration ancienne mais qui est en voie de renouvellement, notamment sur le plan militaire; il y a un engagement très fort sur le plan de la coopération, sanitaire, éducative, développement. La coopération en matière de SIDA avec les africains, je vous rappelle la France est parmi les pays occidentaux le premier pays à s'être mobilisé pour le SIDA et l'un des premiers contributeurs au fond de lutte contre la tuberculose, contre le SIDA et contre toutes les maladies endémiques qui frappent l'Afrique. De la même façon en matière éducative il faut constamment marquer notre intérêt. Si des Etats comme la France ne s'intéressent pas à l'Afrique, qui le fera ? Alors il y a une donnée nouvelle qui peut nous amener à avoir une attitude différente et beaucoup plus concertée en matière internationale et je veux saluer l'engagement de nouveaux Etats: c'est vrai de la Chine, c'est vrai d'un Etat je l'ai dit comme la Turquie. Et si la Turquie regarde davantage vers l'Afrique, s'intéresse davantage à l'Afrique comme le font des pays comme le Brésil en Amérique Latine. Je crois que nous devons nous fixer des règles, nous fixer des principes et en particulier le travail avec des entités régionales, des ensembles régionaux pour définir les moyens d'une plus grande efficacité. Alors voilà les objectifs, la mise en pratique de ces principes bien sûr reste un art délicat qui doit nous conduire à toujours essayer de faire mieux et à tirer les leçons des différentes crises et des différentes difficultés que nous traversons.
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