Il existe des expériences que l'on tente à l'étranger mais jamais dans son propre pays. Je ne mettrai jamais les pieds dans un concert des L5, Laurie ou Ophélie Winter. Mais hier, soir je me suis retrouvé de mon plein gré à Sofia dans une grande messe Chalga ("un folk pop kitch et assez vulgaire" d'après un journaliste locale). Le mot lui-même viendrait du turc çalgı signifiant instrument musical. Sur scène pendant plus de trois heures se sont enchaînés les chanteuses silliconées et légèrement vétues ainsi que quelques représentants de la gent masculine au look de maquereau. Amelia, Malina, Preslava, Ivana, ... les stars de la pop n'ont pas de patronyme, et se ressemblent comme des clones à la différence de la coloration capilaire.
Le concert était gratuit et a attiré des milliers de personnes devant la cathédrale Alexandre Nevski, le plus grand édifice religieux de Bulgarie. Un lieu pour le moins incongru pour organiser un ressemblement païen de ce type. Le tableau en dit long, peut-être, sur l'évolution marchando-spectaculaire de la société bulgare. Planeta, la maison de disque qui organisait cet évènement, est une sorte de religion dont chaque chanteuse est déesse vénérée. Derrière moi, un garçon de 14 ans environ brandissait à chaque nouvelle interprète (il y en a eu beaucoup) le poster de celle-ci comme une icone vénérée. Le tout dans une ambiance survoltée ponctuée par des cris stridents de jeunes filles en fleur.
Un soirée inoubliable, dont le budget a dû engloutir le PIB de la Bulgarie avec les feux d'artifice et les effets pyrotechniques dignes d'un concert de Johnny.
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