lundi 31 décembre 2007

MUTLU YILLAR !



Bonne et heureuse nouvelle année, je vous souhaite plein de bonheur, de succès, d'aventures et de rencontres. Et comme l'a si bien dit Ataturk, qui quelque part a dû inspirer le mouvement hyppie : "Peace at home. Peace in the World."

jeudi 27 décembre 2007

Le jour de l'an sous la TERRÖR !



Vous avez aimé la guerre contre le terrorisme made in 11 sept. avec George Bush VS. Al Qaida et l'axe du mal, vous aimerez la guerre contre le terrorisme au Kurdistan Irakien avec la redoutable armée turque VS. les rebelles terroristes kurdes du PKK retranchés dans les montagne.
Vous avez aimé les images satellites des camions remplis d'armes chimiques en Irak, vous aimerez les images des montagnes vierges remplies de repères terroristes du nord Irak. Vous avez aimé la guerre propre d'Afghanistan avec ces frappes chirurgicales sur les talibans, vous apprendrez aussi que les bombardements turcs ne tuent que des terroristes. Vous avez aimé les "embedded journalists" de Fox news dans le désert eh bien ici même pas besoin de reporters propagandistes sur le terrain pour seconder l'armée, ses communiqués suffisent bien.
Bien que personne (dans la population) ne sache réellement ce qui se passe à la frontière irakienne depuis deux mois, la plupart des médias turcs tentent d'instaurer un climat de peur dans la population. "Terrör", terrorisme, terroriste, guerre contre les terroristes, martyrs, ... ces termes sont omniprésents. La seule logique qui existe est celle de la guerre et puisque les soldats du PKK sont des terroristes pourquoi appliquer les conventions de Genève (cela ne vous rappelle-t-il pas une autre guerre contre le terrorisme), pourquoi les considérer comme des êtres humains, pourquoi débattre de la question kurde ?
Je ne me sens pas capable de vous éclairer réellement sur l'Histoire du PKK et des kurdes, de ses relations avec la Turquie. Mais je me demande si ce conflit ne sert pas plutôt à créer un écran de fumée médiatique visant à masquer les problèmes de la Turquie et unifier par la peur une nation de plus en plus divisée.
Et dans ce contexte, faire la fête serait réellement indécent. Comme l'annonce le titre du quotidien anglophone: "La terreur entache l'esprit du Réveillon". Et le maire d'Istanbul d'annuler les célébrations prévues sur la place de Taksim pour respecter la mémoire des martyrs : " Nos soldats dans la région du Sud-Est (officiellement le Kurdistan n'existe pas) combattent dans la montagne, dans des conditions climatiques très dures. Tandis que nos compatriotes sont là-bas, affrontant cette difficulté, nous avons décidé que les célébrations n'auront pas lieu et nous avons annulé le programme." Officieusement, la raison de l'annulation pourrait être la menace de nouveaux attentats.

Sur ce, bon réveillon à tous ! Que la fête commence !

mercredi 19 décembre 2007

Un samedi Turc


Samedi dernier je suis allé voir un spectacle de derviches tourneurs dans une des plus grandes salles de sport d'Istanbul et puis je me suis rendu à Taksim pour participer à l'anniversaire d'une amie dans une meyhane. Une meyhane est un restaurant traditionnel qui sert basiquement plein de mezzes (petits plats) différents et du raki (une sorte de pastis, pour les ignorants). Fatalement au bout d'un moment tout le monde est bourré et se met à chanter les chansons populaires accompagné par des joueurs de musique traditionnelle.

Le spectacle de derviches fut une expérience un peu plus spirituelle quoique mise en scène pour le grand public pour l'occasion. De nombreuses manifestations célèbrent les 800 ans de la naissance de Rumi, le créateur de la confrérie. Si un jour ma connexion se révèle d'attaque, je vous mettrai bien une petite vidéo. Pour se mettre dans l'ambiance, il faut imaginer une musique transcendantale qui dure qui dure et enfin les danseurs qui arrivent puis qui effectuent un certain nombres de rituels. Avant de danser ils se saluent et puis se font aboubés par le maître. Ils marchent quelques pas et se mettent à tourner et à retourner pendant 15 min. Il s'arrêtent, recommencent le même cérémonial et ainsi de suite. J'avoue qu'au bout d'un certain moment, malgré la beauté du spectacle, je ne fus pas très loin de tomber dans les bras de Morphée.

jeudi 13 décembre 2007

Quelques photos de Sofia

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La cathédrale Alexandre Nevski (sauveur de la Russie face à la Suède durant le Moyen-Âge, cf. le film éponyme d'Eisenstein).
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Big Brother à la mode cyrillique!
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Le mont Vitosha

samedi 8 décembre 2007

SOFIA

J'étais en Bulgarie la semaine dernière, à Sofia pendant cinq jours pour participer à un atelier de journalisme sur internet. Cette formation était organisée par l'institut français et l'ESJ de Lille. Nous avons créé un blog sur l'écologie en Bulgarie et vous pouvez voir ma contribution sur le blog. Dans l'autre groupe, les étudiants ont traité des bouchons à Sofia. Un sujet apparemment super tabou, aucun homme politique ne désire en discuter. J'ai testé les bouchons à Sofia et effectivement c'est assez désagréable. Au moins à Istanbul, il est toujours possible de regarder le paysage.
Tout de même, la capitale bulgare est surplombée par une grande montagne, Vitosha où il y a une station de ski. Pour la première fois de l'année j'ai vu de la neige et je me suis même pelé les couilles. Sinon, le centre de Sofia où il y a toutes les institutions importantes est plutôt charmant, la cathédrale orthodoxe est sans doute le plus beau bâtiment. Mais ce quartier est assez restreint compte tenu de l'ampleur de la ville (1,6 millions d'hab.) qui a pas mal grossie ces dernières années.
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Que dire de l'ambiance, quelque part entre le post-communisme et le capitalisme. La ville peut sembler un peu morte malgré les embouteillages. Même si c'était la période de Noël, ce n'était pas vraiment la folie de la consommation. Comme un peu partout dans les anciens pays communistes, une nouvelle classe de riches plus ou moins mafieux a profité à plein pot du libéralisme et des privatisations alors que la grande partie de la population galère.
Un matin, pour me rendre à l'université, j'ai discuté avec un chauffeur de taxi en espagnol et pour lui et sa famille c'est difficile de vivre. Il se plaignait que les prix étaient trop chers alors que pour un français c'est une misère mais les salaires sont encore plus bas comparativement. Son rêve est de retourner en Espagne dans quelques années.

lundi 3 décembre 2007

HOME "sweet" HOME

Parfois on se demande ce qu'on a laissé derrière soi ou comment ça se passe dans ce bel IEP de Grenoble. On se dit, comme d'hab' le même fond d'air saumâtre doit règner entre les amphis de droit constitutionnel et d'économie politique.
Et comme par magie, le volcan endormi se réveille à l'occasion du conflit sur la LRU. Un petit blocage de la "maison" et voilà que le directeur pète un cable. Mix de Samy Naceri, Anton Newcombe des BJM, Gorgias, Raffarin au petit matin et Eric Cantona. Il prend un poteau de poubelle pour taper sur un étudiant. Sans doute le geste le plus punk de cette fin d'année. Comme quoi l'auteur de "La fête Républicaine" sait aussi s'amuser!



Comme son maître à penser Samy Naceri, Olivier Ihl regrette bien sûr ses conneries car de temps en temps (cf CPE 2006) il perd aussi son "sang-froid".

http://www.dailymotion.com/video/x3nnj4_excuses-publiques-dolivier-ihl_news

dimanche 25 novembre 2007

Dur dur d'être un artiste

Une de mes camarades de classe travaille pour une galerie (Hafriyat) qui rassemble des artistes indépendants à Istanbul. Leur nouvelle exposition dont le vernissage avait lieu il y a quinze jours a fait couler pas mal d'encre dans la presse. Au départ, le titre de l'expo: "Allah Korkusu" (la peur de dieu). Sans avoir vu les oeuvre, le journal islamiste Vakit appelle ses lecteurs à la vigilence et donne le lieu et la date du vernissage. Ce journal est connu pour être une institution d'inquisition particulièrement virulente, responsable indirectement de quelques assassinats et de nombreuses agressions. Les organisateurs appellent donc la police pour prévenir une éventuelle attaque islamiste. La police est bien au rendez-vous mais s'inquiète surtout de constater que quelques oeuvres mettent Ataturk en scène. La police a porté plainte, peut-être y aura-t-il un jugement. Vakit a continué sa campagne en publiant une semaine après une pleine page avec des photos et un titre tel que : "De l'art provocateur", et comparant les oeuvres aux caricatures de Mahomet publiées au Danemark. Pour l'instant le soufflet est un peu retombé mais cette histoire illustre les pressions qui existent en Turquie sur la création artistique, deux symboles sont intouchables: Dieu et Ataturk!

Les oeuvres sataniques
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mardi 20 novembre 2007

FRANSIZ KALDIM!


"FRANSIZ KALMAK" est une expression courante en turquie qui veut dire littéralement: "rester français". Elle signifie simplement "ne rien comprendre". C'est un peu ce qui m'est arrivé hier soir. Nous sommes allés au théâtre avec d'autres Erasmus à l'invitation d'un prof voir la pièce Bajazet de Racine. C'est une tragédie qui se déroule au temps de l'Empire Ottoman et traite de rivalités entre deux princes et d'amour. Comme toutes les tragédies ... ça se finit dans le cri, le sang et les larmes. Ne m'en demandez pas plus car la pièce était en turc. Au moins, nous avons pu admirer le décor d'inspiration byzantine et les costumes d'inspiration hmmm (quelque part entre une série Z de science fiction, une horde de huns et une bonne daube heroic fantasy). Bon, les costumes n'étaient pas très réussis mais la pièce a plu, notons qu'il s'agissait tout de même de la première mise en scène de Bajazet en Turquie !

vendredi 9 novembre 2007

Le football m'a tuer

Non je ne suis pas allé assister à un match du championnat turc, pas encore, j'ai vécu une expérience plus extrême. J'étais en train de repérer un agorespace turc pour un article sur le sport à Istanbul que je vais écrire pour le mag de l'université. Je rencontre une bande de gamins qui jouent, je prends quelques photos et l'un d'eux me propose de faire un match en un contre un. Je ne peux pas refuser. Score final 1-1 mais surtout j'abandonne après 15 min pour cause de fatigue extrême. Je na sais pas si c'est mon manque de condition physique ou les conditions climatiques, froid plus pollution, mais j'ai comaté pendant une heure pour récupérer de mes exploits. Dur !

A la bougie


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Originally uploaded by clemgirardot
Je tiens à m'excuser pour n'avoir pas pu remettre à jour ce blog durant les deux dernières semaines. Des grèves dans l'entreprise Turk telecom ont considérablement ralenti mon débit. J'espère bientôt pouvoir continuer à alimenter le blog normalement.
Concernant les images du défilé militaire, malheureusement, je ne comprends pas pourquoi, elle sont d'une qualité très médiocre une fois que je les télécharge.
La photo ci-contre est une vue de la basilique-citerne, une ancienne citerne byzantine souterraine avec de magnifiques voûtes. Comme quoi, les problème d'approvisionnement en eau ne dâtent pas d'hier! Personnellement, l'eau est bien approvisionné 90% du temps mais approvisionnez-moi en débit ADSL !

lundi 29 octobre 2007

"Ne mutlu türküm diyene" Atatürk

Qu'est-ce qu'on s'éclate pendant cette fête nationale. Je me sens de plus en plus appartenir à la grande nation turque après le défilé militaire d'aujourd'hui et le marathon d'hier. Vous vous dîtes sûrement, quel rapport avec le marathon. Bonne question! J'ai en effet participé au marathon d'Istanbul, bon Ok seulement 7 km et en marchant pour traverser le pont du Bosphore et c'est déjà pas mal. Déjà, avant le départ, un monsieur a gracieusement offert à tout le monde un drapeau turc et puis le speaker s'est mis à crier des slogans nationalistes et comme un seul homme, la foule a répondu en brandissant les drapeaux (photo à droite). Juste avant le départ, nous nous sommes tus pendant une minute pour rendre hommage aux martyrs victimes des terroristes du PKK. Et puis la masse s'est ébranlée et du plus petit au plus âgé, les participants entonnaient des chant nationalistes et scandaient des slogans du même acabi. Cela fut très émouvant, si seulement Ségolène avait pu être là pour voir une telle ferveur patriotique et en prendre de la graine. Elle en aurait la larme à l'oeil.


Et bientôt, quelques images du défilé militaire seront en ligne. Soyez patients !



vendredi 26 octobre 2007

Fièvre nationaliste

La conjonction de la Fête de l'Indépendance et de l'attaque militaire contre le PKK dans le Kurdistan rend l'atmosphère politique (et surtout visuelle) assez pesante. D'ordinaire, le nationalisme est un des traits caractéristiques de la vie politique turque mais son exacerbation actuelle le rend particulièrement insoutenable. Impossible de sortir dans la rue sans voir des nuées de drapeaux rouge au croissant blanc. Parfois, le soir, des manifestants nationalistes entonnent des slogans (que je ne comprends pas) à tue-tête sous ma fenêtre. Sur les chaînes de télévisions, des images propagandistes de martyrs, de drapeaux sur arrière-plan d'Ataturk, d'attaques de fantassins, de vols d'hélicoptères passent en boucle dans les programmes d'information.
En constraste, la vie à l'université suit son cours paisible comme si rien ne se passait ou comme si cette situation était normale. Il est vrai que la guerre contre le PKK dure depuis au moins trente ans. Assez déconcertant tout de même, mais il faut avouer que depuis le coup d'état de 1980 et la répression massive des mouvements contestataires qui s'ensuivit, les universités sont devenues des lieux où toute revendication politique est bannie. Les syndicats étudiants n'existent pas ici, interdits par l'Etat.
Voici quelques photos illustrant la fièvre nationaliste qui s'empare du pays:



Manifestation de jeunes sur la place de Besiktas.














Non, ce n'est pas la cérémonie d'ouverture des Jeux Olympiques quoique ce drapeau brandi à bouts de bras soit de taille conséquente. Il s'agit d'un manifestation contre le PKK au début de cette semaine sur l'avenue Istiklal.












À l'arrivé de la fête de l'Indépendance (lundi prochain), les batîment publics (ici le centre culturel Ataturk) ravalisent de créativité pour exalter le patriotisme.













Les bâtiments privés ne sont pas en reste, chacun y va de son petit drapeau. Celui du magasin Puma est plutôt modeste, quelques mètres plus loin Benetton arbore un drapeau d'au moins 5m2.

jeudi 18 octobre 2007

Toilettes turques


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Originally uploaded by clemgirardot
Je tiens à soulever un point ô combien primordial de toute vie humaine: l'accès aux sanitaires. À Istanbul, il n'existe guère de toilettes publiques gratuites mais de nombreuses toilettes privées sont disposées un peu partout dans la ville : dans les passages souterains sous le tramway par exemple. Elles sont facilement reconnaissables par l'inscription WC bay (pour les hommes) et WC bayan (pour les femmes). Le plus vieux métier du monde est assurément ici celui de gardien de chiottes et il est possible d'accéder aux latrines pour la modique somme de 1YTL. Par contre, ne pas oublier de se munir d'un paquet de mouchoirs ou sinon maîtriser la technique de l'arrosage du postérieur avec un sceau (tendu!). Très important aussi, ne jamais (sauf indication contraire) jeter les papiers dans la cuvette car les canalisation sont assez vétustes et risqueraient de se boucher. Bonne commission !

dimanche 14 octobre 2007

Déluge

Il pleut, il pleut sur Istanbul. Depuis hier soir, des trombes d'eau se déversent sur la ville. C'est la première fois qu'il pleut vraiment depuis début septembre et c'est peu dire que c'est la panique !! J'exagère un peu mais hier soir les gens s'abritaient sous le moindre porche, courraient à travers Istiklal Caddesi où une mare s'était formé à la place des rails du tramway. Sur les axes principaux, des bouchons émormes se sont formés.
Malgré ce temps, je suis tout de même sorti pour rencontrer d'autres français et aller voir le match de rugby ensemble, pour reprendre une nouvelle douche froide, c'est moche ! Dans le pub qui retransmettait le match, le rez-de-chaussé était dédié à la rencontre entre la Turquie et la Moldavie (1-1), ce fut pas une joyeuse soirée pour les turcs non plus. A l'étage, nous étions très serrés pour assister à France-Angleterre, avec des français et des anglais pour la plupart. Anecdote marrante, alors que nous entonnions La Marseillaise, le réalisateur a la mauvaise idée de faire un gros plan sur Sarko, quelques secondes de Bouh généralisé dans l'audience. Je ne suis manifestement pas le seul exilé politique !-)

lundi 8 octobre 2007

A l'échelle d'Istanbul


Voici ce qui peut être considéré comme le centre d'Istanbul. J'ai indiqué quelques points de repères pour ceux qui ne connaissent pas Istanbul.
Pour indication, il y a un siècle, la ville s'arrêtait à Taksim au nord et vers les anciennes murailles à l'Ouest, un peu après Fatih.

Ci-dessous, la véritable dimension de la ville, de la mégalopole plutôt.

dimanche 7 octobre 2007

"Nuit Blanche" à Istanbul

Ce samedi 6 octobre 2007 restera dans l'histoire comme la première nuit blanche d'Istanbul. Sur le modèle de la Nuit Blanche parisienne, une petite dizaine de lieux dédiés à l'art contemporain dont le musée d'art moderne sont restés ouverts une bonne partie de la nuit.
Malheureusement ou heureusement (on a pu visiter sans trop se faire bousculer), l'opération Nuit Blanche n'a pas vraiment atteint les masses stambouliotes, on était entre initiés alors que l'esprit de ce genre d'opération est de rendre l'art contemporain accessible au plus grand nombre. Ceci expliquant cela, la communication autour de l'évènement a vraiment été dérisoire, nulle affiche dans les lieux publics. Il a fallu que je me rende dans le consulat français pour avoir quelques miettes d'informations. Encore plus désolant, un artiste français, sous l'égide de l'Institut Français, avait mis en place un installation lumineuse en plein air dans une partie assez populaire de Beyoglu et un petit pot était organisé pour l'occasion. Vous vous en doutez sûrement, les pique-assiettes étaient à 99% français, vive l'ouverture !
Mais c'était tout de même une chouette soirée qui s'est terminée en beauté avec le concert du groupe de rock expérimental stambouliote DandadaDan dans le magnifique décor de l'antrepo, une friche industrielle qui abrite des expositions de la Biennale d'art contemporain.

lundi 1 octobre 2007

Le procès des assassins présumés de Hrant Dink a repris ce matin.

Ce matin en me rendant en bus à l'université, je suis surpris (à moitié) de rencontrer une bonne centaine de policiers à Besiktas. Certains en tenue normale, d'autres en tenue anti-émeutes. Des journalistes et des caméras se sont agglutinés autour d'une grille. Je ne comprends pas ce qu'il se passe réellement mais cela doit avoir une certaine importance. En arrivant à l'université, j'apprends que se tient dans le tribunal de Besiktas le procès des assassins présumés de Hrant Dink, le journaliste turc arménien qui avait été tué en pleine rue le 19 janvier dernier. Hrant Dink avait auparavant été condamné plusieurs fois par la justice pour avoir notamment enfreint l'article 301 du code pénal réprimant les "atteintes à l'identité turque" en parlant ouvertement dans les pages de son journal du génocide arménien. Des associations arméniennes et de défense de la démocratie avaient d'ailleurs appelé à un rassemblement devant le tribunal ce matin.
La polémique actuelle autour de l'affaire Dink porte sur l'implication supposée et la complicité de la police avec les assassins. 19 individus sont inculpés et comparaissent à partir d'aujourd'hui. Le meurtrier présumé est un chômeur de 17 ans appartenant à un groupuscule ultra-nationaliste.



Dépêche AFP.
Dépêche Reuters.


Communiqué Reporters Sans Frontières.



Photo AFP prise ce matin:
Sur les pancartes, si je comprends bien figure:
Nous sommes tous Hrant Dink.
Nous sommes tous arméniens.

samedi 29 septembre 2007

Peuchère ! Ou quand la branchitude gastronomique stambouliote fait mal au porte-monnaie

Cette soirée du vendredi 28 septembre restera sûrement dans les annales comme la nuit la plus pourrie passée à Istanbul ou encore le plus piètre rapport quantité/qualité/prix que je n'ai jamais expérimenté dans un restaurant. Un petit clin d'oeil à Gad Elmaleh et à ses "restaurants d'altitude" pour adapter ce concept aux bords du Bosphore. Inutile de revenir trop longtemps sur la genèse de cette calamiteuse soirée, pour aller vite nous (avec mes collocs) nous sommes retrouvés dans ce restaurant d'Ortakoy en suivant les amis d'un ami (un truc dans le genre). A première vue, la localisation était parfaite, terrasse avec vue sur le pont du Bosphore, la mosquée d'Ortakoy et la rive asiatique. Passons la compagnie peu intéressante pour venir au coeur du sujet : 43 euros pour un cocktail pourri et un "roast chicken stuffed with Goat cheese ... " médiocre. De quoi donner une bonne gueule de bois pour le cocktail à 15 euros.
Une fois sorti de ce temple du snobisme (c'est un des restos les mieux côtés d'Istanbul !!), nous avons commencé à énuméré tout ce que nous aurions pu acheter avec une telle somme (manger pour deux dans les meilleurs restos de Grenoble, tenir une semaine au kébab ...). Et c'est peu de dire que nous avions encore faim.
Bref, une soirée à oublier. Les promoteurs de cet attrape-couillons ne doivent pas manquer d'humour pour adopter le slogan "food for soul". Pas pour tout le monde apparemment !

Le site du restaurant : Banyan

mercredi 26 septembre 2007

Wordpress, la suite...


Notre très regretté président de la république aurait sûrement employé l'expression "abracadabrantesque" pour qualifier cette affaire qui dure depuis le 17 août dernier, date à laquelle un tribunal turc décida d'interdir tous les blogs Wordpress en Turquie.
Cette décision a été motivée par la plainte d'un certain Adnan Oktar alias Harun Yahya, un prolifique écrivain islamiste turc, grand pourfendeur de l'évolutionnisme, du sionisme et de la franc-maçonnerie. Il accuse Wordpress d'avoir hébergé des articles diffamatoires à son encontre. Après avoir bloqué quelques sites au contenu prétendu "diffamatoire", ce sont tous les sites de wordpress qui ont fait l'objet d'une censure opérée par Turk telekom, puisque les informations avaient migré vers d'autres blogs et que Wordpress n'avait pas supprimé ces blogs comme lui enjoignait l'avocat du pleignant.
Adnan Oktar accuse surtout son rival Edip Yuksel, autre théologiste farfelu, d'être à l'origine de fausses allégations, dont celle de viol sur mineur.
Et ainsi, tous les bloggers Wordpress de Turquie se retrouvent sans moyen d'expression pour une querelle d'egos !! Histoire à suivre ...

Pour en savoir plus sur les protagonistes: Ici
une pétition a été mise en ligne pour que cesse cette interdiction ubuesque : http://quoi9.net/2007/08/23/wordpress-turquie-petition/

dimanche 23 septembre 2007

Istiklal Caddesi (Avenue de l'indépendance)


Le tramway nostalgique
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Reliant la place de Taksim à Tünel, soit la station supérieure du funicalaire qui est en rénovation, c'est une large avenue piétonne bordée par de nombreux bâtiments fin XIX° début XX° dont de nombreuses ambassades construites du temps de l'Empire Ottoman. Le bien-nommé tramway nostalgique permet aux plus fainéant d'éviter la cohue de la marée humaine qui de jour comme de nuit envahit Istiklal.
Si Joe Dassin avait été turc il aurait sûrement écrit sur ces Champs Elysées d'Istanbul qui regagnent peu à peu le lustre du temps de Péra (ancien nom du quartier de Beyoglu). De nombreux bâtiments ont été ou vont être restaurés. Des bars à la mode, des clubs de musique, des galeries d'art côtoient les franchises de grandes marques et les magazins traditionnels.
Pour prendre la mesure de la richesse d'Istiklal Caddesi, il ne faut pas hésiter à se perdre dans les nombreux passages couverts qui permettent de rejoindre le labyrinthe des ruelles adjacentes.
En fin de compte, j'aurais presque oublié de vous dire que c'est là que j'ai la chance d'habiter entouré par plus d'un siècle d'Histoire, un quartier cosmopolite et dynamique très loin de la muséification quoique son tramway soit nostalgique !


jeudi 20 septembre 2007

Egée à jeun ?


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Originally uploaded by clemgirardot
La côte turque de la mer Egée est un petit paradis en ce mois de septembre. Plus de touristes sur les plages, l'eau qui est encore à température raisonnable, et un ciel bleu azur. Jolie carte postale n'est-ce pas? C'est aussi un grand centre de production d'huile d'olive (avis aux amateurs) ainsi que de figues et d'autres fruits et légumes méditerranéens.
Cette fin de mois de septembre coincide aussi avec la période de jeûne du ramadan qui vient de démarrer la semaine dernière. La Turquie étant un pays musulman à presque 100% , le ramadan est au centre des préoccupations pendant un mois. Mais, autant la vie du petit village côtier semblait s'être assoupie autant le coeur d'Istanbul est toujours aussi bouillonnant. Beaucoup de turcs dans le centre d'Istanbul ne font pas le ramadan ou d'une manière très personnelle. Dans d'autres quartiers moins cosmopolites et occidentalisés, il en va bien sûr autrement, presque tous les restaurants sont fermés. Istanbul abrite tous les contrastes de la société turque.

dimanche 9 septembre 2007

Istanbul by night


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Venant de marcher pendant plus d'une heure pour revenir chez moi en haut de la coline de Galata, j'ai été surpris par le contraste saisissant qu'il existe entre la vie diurne et la vie nocturne. Les sites touristiques de Sultanahmet sont complètement désertés de même que la montée sur Galata plutôt animée la journée. Sur le pont qui relie les deux rives de la Corne d'or pas un mètre de la rembarde n'est laissée vide. Les pêcheurs à la ligne attendent que le poisson pollué du Bosphore morde à l'hameçon pour remplir les assiettes des restaurants situés juste en-dessous, au premier niveau. La ville semble déserte dans les quartiers touristiques tandis que les commerces alimentaires du quartier populaire et résidentiel de Capa sont encore ouverts à minuit. Les noctambules se trouvent eux plutôt aux alentours de Taksim dans les rues perpendiculaires à l'artère centrale, Istiklal Caddesi, qui ne désemplie réellement qu'au petit matin. Des petites rues qui ne payent pas de mine en journée et qui sont remplies de fêtards une fois la nuit venue. Les bars et les discothèques peuvent s'échelonner sur plusieurs étages parfois c'est même l'immeuble entier qui est un bar. Cinq étages de bars avec terrasse au sommet. Qui l'aurait cru ?

samedi 8 septembre 2007

Arrivée (mardi 4 septembre)

Après un vol de deux heures et demi environ, je vois enfin des lumières par la lucarne de l’avion. Des lumières de bateaux, d’habitations de plus en plus denses et puis je crois reconnaître des îles, les îles des Princes. Nous atterrissons et s'ensuivent de longues heures d’attente jusqu’au petit matin pour prendre le bus qui m’amène à 4. Levent. Nous traversons pendant de nombreuses minutes les immenses banlieues Est d’Istanbul. Des immeubles de trois ou quatre étages à peine sortis de terre mais aussi d’immenses tours de plusieurs dizaines d’étages n’ayant rien à envier à nos cités. Une fois arrivé à l’arrêt du métro, Dilek vient me retrouver 30 minutes plus tard. J’observe les employés de bureau s’engouffrer dans le métro depuis l’arrêt de bus, dolmus, taxis qui s’improvise plus ou moins sur le bord de la voie rapide. Ces gens, en très grande majorité des hommes, se rendent sûrement à leur bureau ou leur commerce, Levent est le quartier d’affaires d’Istanbul.

Dilek est arrivée et je quitte ce non-lieu post-moderne pour m’engouffrer dans le métro et me rendre à mon appartement pour avoir un peu de repos.

vendredi 7 septembre 2007

Wordpress non grata en Turquie

Quelle ne fut pas ma surprise lorsque je me suis connecté pour la première fois à mon ancien blog http://lebainturc.wodpress.com/. Fraîchement arrivé sur le territoire turc, j'étais exalté à l'idée de poster mes premiers messages. Il fallut compter sur un désagrément assez facheux.
Le message suivant apparaissant à la place des jolies naïades d'Ingres :
Bu siteye erişim mahkeme kararıyla engellenmiştir.
T.C. Fatih 2.Asliye Hukuk Mahkemesi 2007/195 Nolu Kararı gereği bu siteye erişim engellenmiştir.
Access to this site has been suspended in accordance with decision no: 2007/195 of T.C. Fatih 2.Civil Court of First Instance.
Ce qui en gros veut dire : Nous supprimons ce site en vertu de la résolution du tribunal ...
Quoi, moi, qu'ai-je écrit ? Rien jusqu'à présent? Serait-ce la vue de quelques femmes dénudées du XIX° siècle qui aurait motivé cette décision? Non, l'Etat Turc est tout de même officiellement laïc.
En fait, bien que m'imaginant déjà en martyr de la liberté d'expression, rien de personnel dans cette affaire. Simplement, tous les blogs de l'hébergeur WORDPRESS sont interdits en Turquie. Pourquoi, je ne le sais pas encore. Peut-être qu'un malheureux a osé un jour critiquer Ataturk ou parler du génocide arménien sur ce site et bien mal lui en a pris. Punission collective. Je vais tout de même essayer de trouver la raison de cette décision pour la moins indigne d'un pays démocratique.
Donc, étant dans l'impossibilé de me connecter sur mon blog alors que le reste de l'humanité (peut-être pas la Chine ou la Corée du Nord) en a la le loisir, j'ai été mis dans l'urgence de créer un nouveau blog, le voici. Moins abouti que le précédent mais ce désagrément m'a au moins permis de vous raconter cette histoire ubuesque.
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