Meilleurs voeux
vendredi 31 décembre 2010
MUTLU YILLAR 2011
Comme vous avez pu vous en apercevoir, le blog est quelque peu à l'abandon ces dernier mois. Dorénavant il sera mis à jour de manière plus irrégulière car je suis engagé sur un nouveau projet, Mashallah News, site d'informations désOrientées en français, anglais et arabe.
Cette nouvelle année sera sous le signe de Mashallah !!Meilleurs voeux
dimanche 19 décembre 2010
Hayvanlar Alemi, du rock psychédélique pour Noël
mercredi 8 décembre 2010
Les rambos turcs vont débarquer en Israel, bientôt !
Kurtlar Vadisi Filistin Fragmanı
envoyé par panafilm. - Court métrage, documentaire et bande annonce.
Après avoir corrigé les forces du mal en Turquie lors des épisodes de la série TV Kurtlar Vadisi (La Vallée des loups), après avoir puni les américains en Irak dans le film Kurtlar Vadisi Irak (2006), après l'attaque de l'ambassadeur d'Israel dans un épisode de Kurtlar Vadisi Pusu, l'agent Polat Alemdar et ses acolytes débarquent cette fois en Israel (euh non Palestine d'après Polat) dans le sillage de la flotille et ça va saigner. Rendez-vous le 28 janvier prochain dans les cinémas turcs pour voir Kurtlar Vadisi Filistin (Palestine) !
Vidéo sous-titrée en français : http://www.youtube.com/watch?v=wSYeznJlFOg
En anglais : http://www.kurtlarvadisifilistin.com/indexeng.html
lundi 22 novembre 2010
jeudi 28 octobre 2010
Istanbul Onirique
Deux sublimes courtes vidéos de Ozan Tekin.
s t r▲n g e from ozan tekin on Vimeo.
irregular flow from ozan tekin on Vimeo.
lundi 18 octobre 2010
Incidents de Tophane : réaction de l'artiste Bertrand Ivanoff
Dans un précédent article, j'avais traité des attaques contre des galeries d'art contemporain qui ont eu lieu le mois dernier dans le quartier de Tophane. J'avais utilisé comme illustration une photo (voir ci-dessus) représentant l'installation de l'artiste Bertand Ivanoff dans ce même quartier lors de la Nuit Blanche à Istanbul en septembre 2007. Il m'a envoyé envoyé un message pour réagir à mon article et expliquer son travail dans le quartier de Tophane. J'ai trouvé intéressant de le publier sur le blog :
Bonjour,
en faisant des recherches pour un de mes projets je découvre votre blog et l'article concernant les bagarres à Tophané. Nous sommes parfaitement d'accord pour ne pas accepter l'intolérance et la violence. Et, Erkan Özgen que je connais pour avoir fait un projet vidéo à Diyarbakır, parle d'ailleurs de ces questions dans son travail.
Je partage votre point de vue sur la situation du quartier par contre je ne suis pas tout à fait d'accord pour l'emploi en tête de votre article, d'une photo sans explication de mon œuvre. En effet l'existence de mon travail illustre exactement le contraire de la tension induite par la « gentrification » brutale et le mélange détonant qui en découle dans le quartier. Bien que mes réalisations produisent un déplacement, une rupture par rapport aux coutumes et au tissu urbain du quartier ou elles sont réalisées, elles sont la preuve que le dialogue et la collaboration permettent de faire beaucoup de choses et surtout ce qui n’est pas prévu.
J'ai réalisé plusieurs installations de lumière à Tophané et je n'ai jamais eu à souffrir du moindre problème majeur. Certes comme pour tout projet, qu'il soit artistique ou autre, il y a des difficultés et des ajustements sont nécessaires. Quelque soit mes réalisations, toujours dans les lieux publics, je travaille beaucoup en amont. C'est-à-dire que le projet existe d'abord par et avec le quartier dans lequel il finit par inscrire un réseau. La préparation est longue mais essentielle surtout quand d'autres et à l'évidence des inconnus, sont impliqués. Pour la Nuit Blanche comme pour les lignes vertes ou l'installation à Depo [centre culturel basé à Tophane], mon travail a premièrement consisté à parler avec les habitants, les artisans et les propriétaires d'immeubles. Bien sur il faut expliquer et négocier, jeu auquel tout le monde se prête avec force cigarettes et hectolitres de çay. Et bien sûr il y a toujours un ou deux mécontents. Mais très vite une chaîne de contacts et d’histoires se met en place, spécialement en Turquie où la vie professionnelle et familiale est organisée en groupe. A Tophané, le gardien (kapıcı) d'un des immeubles est devenu assez rapidement le porte-parole et le lien entres les différentes personnes qui pouvaient se sentir concernées. Sa fonction était utilisée et non pas reléguée dans l’ombre. Histoire locale, le kapıcı connaissait le ferronnier (demırcı) qui fabriquait les structures de mon projet, lequel avait de la famille qui habitait deux rues plus loin et ainsi de suite. Le chef de quartier (muhtar) est alors informé et sait qu’à tel endroit un artiste étranger avec un artisan du quartier, qu’il connaît forcément, est entrain de faire quelque chose. Immanquablement on devient soi-même arkadaş c’est-à-dire un ami, un camarade dans le sens de connu, d’identifié qui n’est pas yabancı (étranger) mot utilisé en turc pour définir tout ce qui vient d’ailleurs. Ainsi d’une personne à l’autre la parole fait exister le projet qui prend forme dans l’imaginaire des gens avant sa réalisation.
Mes projets à Tophané ont été réalisés exclusivement avec des artisans et des entrepreneurs installés dans le quartier depuis des dizaines d'années. Du fabriquant de néons (neoncı) à l'électricien (elektrikcı) en passant par les monteurs d’échafaudages (iskelecı), tous étaient des gens en relation avec le quartier, soit qu'ils y travaillent, qu'ils y vivent ou les deux. Mes œuvres ont ainsi été protégées par les habitants du quartier. Comme on le voit sur la photo, les enfants des immeubles alentours ont toujours joué au foot dans la cour au pied de l'installation sans casser un seul tube néon. Jamais je n'ai eu recours à un quelconque service de surveillance ni ressenti le besoin de sécurité que ce soit pendant la réalisation ou au cours de la durée de mes installations. De fait pendant le vernissage pour la Nuit Blanche, l’imam a envoyé ses enfants pour nous faire dire que boire du vin était une provocation. En contrepartie il a fallu arrêter le concert pour permettre l’appel à la prière. Il ne s’agit pas là uniquement de règles religieuses par rapport à la consommation d’alcool mais plus d’un rapport de pouvoir s’appuyant sur une rhétorique douteuse de la tolérance valable pour certains et pas pour d’autres. Ceci dit, si l’argumentaire n’est pas forcément acceptable dans son contenu, le compromis demandé était assez léger par rapport à l’acceptation générale du projet par la population environnante.
En effet, dans une dynamique de proximité et de participation locale un respect certain se met en place. Pour un de mes projets fait de lignes de lumière verte dans un bâtiment vide, l'électricité a été maintenue bien plus longtemps que prévue. Il a fallu plus de 8 mois avant que les transformateurs, du câble et du métal soient progressivement utilisés pour d'autres fonctions. Ce principe faisait d'ailleurs parti de mon projet initial. Je voulais que l'œuvre fonctionne jusqu'à ce qu'elle soit réappropriée. L’installation s’était temporairement inscrite dans l’environnement urbain grâce à la possibilité qui lui avait donnée d’y prendre forme, il était donc logique de la laisser vivre autrement sous d’autres formes là ou plus loin.
Il reste qu’une œuvre d’art publique n’est pas une galerie. Son existence est le fruit d’une intégration et ne peut être que le résultat des échanges créés avant, pendant et après son existence. Pour ce type de réalisation, le concept de propriété à proprement parlé est différent puisque tous les passants peuvent la voir et en bénéficier. Et, pour l’artiste l’œuvre a déjà été transmise à d’autres pour être réalisée. Il n’y a donc pas de spéculation directe possible, ce qui est à l’évidence le contraire de la « gentrification ».
Par ailleurs il n’y a aucune raison que la dénomination art ou art contemporain soit une protection contre quoi que ce soit. Bien au contraire, il serait relativement inconcevable que l’art eut été toujours accepté sous toutes ses formes et n’ait jamais pu être un questionnement et une mise en porte-à-faux. Reste bien sur la façon de faire et l’espace où la chose peut prendre forme.
Bertrand Ivanoff
http://www.facebook.com/Bertrand.Ivanoff
Bonjour,
en faisant des recherches pour un de mes projets je découvre votre blog et l'article concernant les bagarres à Tophané. Nous sommes parfaitement d'accord pour ne pas accepter l'intolérance et la violence. Et, Erkan Özgen que je connais pour avoir fait un projet vidéo à Diyarbakır, parle d'ailleurs de ces questions dans son travail.
Je partage votre point de vue sur la situation du quartier par contre je ne suis pas tout à fait d'accord pour l'emploi en tête de votre article, d'une photo sans explication de mon œuvre. En effet l'existence de mon travail illustre exactement le contraire de la tension induite par la « gentrification » brutale et le mélange détonant qui en découle dans le quartier. Bien que mes réalisations produisent un déplacement, une rupture par rapport aux coutumes et au tissu urbain du quartier ou elles sont réalisées, elles sont la preuve que le dialogue et la collaboration permettent de faire beaucoup de choses et surtout ce qui n’est pas prévu.
J'ai réalisé plusieurs installations de lumière à Tophané et je n'ai jamais eu à souffrir du moindre problème majeur. Certes comme pour tout projet, qu'il soit artistique ou autre, il y a des difficultés et des ajustements sont nécessaires. Quelque soit mes réalisations, toujours dans les lieux publics, je travaille beaucoup en amont. C'est-à-dire que le projet existe d'abord par et avec le quartier dans lequel il finit par inscrire un réseau. La préparation est longue mais essentielle surtout quand d'autres et à l'évidence des inconnus, sont impliqués. Pour la Nuit Blanche comme pour les lignes vertes ou l'installation à Depo [centre culturel basé à Tophane], mon travail a premièrement consisté à parler avec les habitants, les artisans et les propriétaires d'immeubles. Bien sur il faut expliquer et négocier, jeu auquel tout le monde se prête avec force cigarettes et hectolitres de çay. Et bien sûr il y a toujours un ou deux mécontents. Mais très vite une chaîne de contacts et d’histoires se met en place, spécialement en Turquie où la vie professionnelle et familiale est organisée en groupe. A Tophané, le gardien (kapıcı) d'un des immeubles est devenu assez rapidement le porte-parole et le lien entres les différentes personnes qui pouvaient se sentir concernées. Sa fonction était utilisée et non pas reléguée dans l’ombre. Histoire locale, le kapıcı connaissait le ferronnier (demırcı) qui fabriquait les structures de mon projet, lequel avait de la famille qui habitait deux rues plus loin et ainsi de suite. Le chef de quartier (muhtar) est alors informé et sait qu’à tel endroit un artiste étranger avec un artisan du quartier, qu’il connaît forcément, est entrain de faire quelque chose. Immanquablement on devient soi-même arkadaş c’est-à-dire un ami, un camarade dans le sens de connu, d’identifié qui n’est pas yabancı (étranger) mot utilisé en turc pour définir tout ce qui vient d’ailleurs. Ainsi d’une personne à l’autre la parole fait exister le projet qui prend forme dans l’imaginaire des gens avant sa réalisation.
Mes projets à Tophané ont été réalisés exclusivement avec des artisans et des entrepreneurs installés dans le quartier depuis des dizaines d'années. Du fabriquant de néons (neoncı) à l'électricien (elektrikcı) en passant par les monteurs d’échafaudages (iskelecı), tous étaient des gens en relation avec le quartier, soit qu'ils y travaillent, qu'ils y vivent ou les deux. Mes œuvres ont ainsi été protégées par les habitants du quartier. Comme on le voit sur la photo, les enfants des immeubles alentours ont toujours joué au foot dans la cour au pied de l'installation sans casser un seul tube néon. Jamais je n'ai eu recours à un quelconque service de surveillance ni ressenti le besoin de sécurité que ce soit pendant la réalisation ou au cours de la durée de mes installations. De fait pendant le vernissage pour la Nuit Blanche, l’imam a envoyé ses enfants pour nous faire dire que boire du vin était une provocation. En contrepartie il a fallu arrêter le concert pour permettre l’appel à la prière. Il ne s’agit pas là uniquement de règles religieuses par rapport à la consommation d’alcool mais plus d’un rapport de pouvoir s’appuyant sur une rhétorique douteuse de la tolérance valable pour certains et pas pour d’autres. Ceci dit, si l’argumentaire n’est pas forcément acceptable dans son contenu, le compromis demandé était assez léger par rapport à l’acceptation générale du projet par la population environnante.
En effet, dans une dynamique de proximité et de participation locale un respect certain se met en place. Pour un de mes projets fait de lignes de lumière verte dans un bâtiment vide, l'électricité a été maintenue bien plus longtemps que prévue. Il a fallu plus de 8 mois avant que les transformateurs, du câble et du métal soient progressivement utilisés pour d'autres fonctions. Ce principe faisait d'ailleurs parti de mon projet initial. Je voulais que l'œuvre fonctionne jusqu'à ce qu'elle soit réappropriée. L’installation s’était temporairement inscrite dans l’environnement urbain grâce à la possibilité qui lui avait donnée d’y prendre forme, il était donc logique de la laisser vivre autrement sous d’autres formes là ou plus loin.
Il reste qu’une œuvre d’art publique n’est pas une galerie. Son existence est le fruit d’une intégration et ne peut être que le résultat des échanges créés avant, pendant et après son existence. Pour ce type de réalisation, le concept de propriété à proprement parlé est différent puisque tous les passants peuvent la voir et en bénéficier. Et, pour l’artiste l’œuvre a déjà été transmise à d’autres pour être réalisée. Il n’y a donc pas de spéculation directe possible, ce qui est à l’évidence le contraire de la « gentrification ».
Par ailleurs il n’y a aucune raison que la dénomination art ou art contemporain soit une protection contre quoi que ce soit. Bien au contraire, il serait relativement inconcevable que l’art eut été toujours accepté sous toutes ses formes et n’ait jamais pu être un questionnement et une mise en porte-à-faux. Reste bien sur la façon de faire et l’espace où la chose peut prendre forme.
Bertrand Ivanoff
http://www.facebook.com/Bertrand.Ivanoff
jeudi 30 septembre 2010
Le cinéma des rêves
Rüya Sinemasi, "le cinéma des rêves", tout un programme. Je suis retombé sur cette photo et malheureusement le Rüya Sinemasi n'est plus. Rebaptisé Yeni Rüya (Yeni= nouveau), la programmation n'est plus la même et c'est tout un pan du cinéma turc qui perd sa visibilité. Sorti en 2006, le film Iki Süper film birden (Deux super films en un) rendait hommage à cette cinématographie si particulière.
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mercredi 22 septembre 2010
Sale jour pour l'art turc
Enfants jouant sous l'installation Ist Pembe du plasticien Bertrand Ivanoff lors de la Nuit Blanche à Istanbul en 2007 (dans le quartier de Tophane)
Hier soir, alors que je m'apprêtais à rejoindre mes pénates, j'ai reçu à 11h30 un email de la part de l'artiste Erkan Özgen :
"I condemn the bigoted attack on Galery Outlet and Galery Non in Istanbul" "Je condamne les attaques bigotes contre les galeries Outlet et Non à Istanbul".
Interpellé, sans autres explications de la part de l'artiste, je vais consulter les sites d'informations turcs où sont parues quelques dépêches à ce sujet et twitter où là les réactions et les témoignages à chaud se multiplient.
Ce matin, la première dépêche en anglais de l'agence Dogan est publiée par le site d'"Hürriyet Daily News" :"Deux galeries d'art on été attaquées mardi soir dans le quartier de Beyoglu par un groupe de trente personnes armées de batons et de pierres durant un vernissage. Cinq personnes ont été hospitalisées."
Les assaillants sont partis avant l'arrivée de la police et leur identité est méconnue. De nombreuses plaintes ont été déposées à la police.
Hier soir se déroulait le vernissage de plusieurs galeries plus précisément dans le quartier de Tophane à Beyoglu, des centaines de personnes s'étaient rassemblées dans la rue pour fêter ce qui était la rentrée artistique.
Tophane est un quartier conservateur et populaire qui se situe très près du centre de la vie nocturne et culturelle d'Istanbul : Taksim et l'avenue Istiklal. Depuis plusieurs années, un processus de gentrification touche les quartiers populaires [mais qui ne l'ont pas toujours été, ce sont des anciens quartiers bourgeois des minorités chrétiennes d'antan] se situant autour de Taksim, créant un malaise de plus en plus prononcé entre le style de vie des nouveaux arrivants et celui des habitants. Des étrangers sont aussi venus habiter dans ces quartiers et des galeries, des centres culturels, des petits magasins à la mode se sont ouverts
Ce coktail se retrouve à Tophane où de nombreuses galeries ont ouvert ces dernières années et avec elles la hype arty est arrivée, les prix des locations ont augmenté ... D'après les témoins, les habitants de Tophane se seraient plaints à la fois du bruit mais aussi du fait que de nombreuses personnes buvaient de l'alcool, utilisant le terme de "pression de l'alcool". Cette expression fait référence aux analyses laïques selon lesquelles dans un quartier, si le nombre de femmes voilées augmente cela met une pression sociale sur celles qui ne se voilent pas. C'est le concept de "pression du voisinage". Le site internet Bianet a publié ce matin des réactions des habitants du quartier qui vont dans ce sens :
Baha Sönmez (vendeur de thé): "Ils boivent leur bière sur le pas de notre porte. Comme-ci ici c'était un endroit de dégénérés. [...] Ils donnent des mauvais exemples pour nos enfants."
Mustafa Yalçın (responsable du club de sport): "J'espère qu'ils ne vont pas rouvrir les portes de leurs galeries. Ce sont eux qui font une pression sur le quartier d'origine."
Le milieu artistique est indigné par cette attaque et sous le choc. Une conférence de presse à lieu en ce moment. Les victimes font tout de suite référence aux évènement de Sivas en 1993 où une trentaine de d'intellectuels alévis avaient trouvé la mort dans ce qui ressemblait à un pogrom (voir mon article à ce sujet). Ces actes de lynchage public sont récurrents dans l'Histoire turque contemporaine, perpétrés par des groupes d'extrême-droite qui restent le plus souvent impunis. Les minorités religieuses ont été traditionnellement la cible de telles attaques.
De manière provocatrice, l'artiste plasticien Burak Delier avait créé récemment Parkalynch (voir photo en lien ci-dessous), un manteau anti-lynchage, qui malheureument aurait été bien utile aux amateurs d'art contemporain hier soir.
Au-delà de toute condamnation morale d'une violence qui ne peut être justifiée, cet incident est révélateur de la fracture sociale et culturelle qui sépare la bourgeoisie urbaine qui ressemble à celle de Paris, Berlin, Londres ... et les couches populaires conservatrices de la société turque.
Des styles de vie et des valeurs qui semblent très difficilement conciliables sur un même territoire. Généralement, ces deux mondes ne se croisent jamais, habitent dans des quartiers différents, n'utilisent pas les mêmes moyens de transport, ne peuvent se comprendre et se vouent une haine réciproque
dimanche 19 septembre 2010
Best of Istanbul en photos
Pour toi public !! J'ai fait tous les fonds de tiroirs pour sélectionner les images les plus marquantes que j'ai prises à Istanbul depuis maintenant 3 ans. Enjoy !
samedi 18 septembre 2010
Zone militaire
Pour tous ceux qui ont passé quelques temps en Turquie, ce panneau doit leur être familier.
samedi 4 septembre 2010
DIMANCHE 20 H France - Türkiye - Coupe du monde de basketball
Je ne croyais pas si bien dire lors de mon dernier post sur les turcs volants. Demain, les équipes françaises et turques vont s'affronter en 8° de finale mais je crois que les Turcs n'auront pas besoin d'implorer la clémence des français, ces derniers vont surtout essayer de ne pas se faire corriger comme les malheureux chinois. Premier de leur groupe, les Turcs partent favoris, et en plus ils jouent à la maison, ce qui a vraiment tout son sens en Turquie où le public sait se faire entendre !!
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mercredi 1 septembre 2010
Théories du complot made in Turkey
Voici le petit teaser de la prochaine saison de la série turque culte de "Kurtlar Vadisi Pusu" (La Vallée des Loups - Embuscade). Cette série met en scène des héros turcs à la gachette facile naviguant entre le monde des services secrets et de la mafia. Cela vous dit quelque chose ? Peut-être le film Kurtlar Vadisi Irak sorti en 2006 qui a totalement cassé le box office et attiré les commentaires de la presse internationale pour son anti-américanisme patent.
Depuis, la série continue avec des intrigues toujours plus tordues. Sa popularité est immense (près de 500 000 aficionados sur Facebook). Pas grand chose pourtant à côté d'Atatürk, le fondateur de la République turque en 1923 est adulé par 2 millions d'internautes. Une aura numérique qui dépasse de loin celle de Nicolas Sarkozy : 270 000 fans.
Donc, la prochaine saison de Kurtlar Vadisi Pusu se passe en ... 2023, soit lors des 100 ans de la République qui même après un siècle d'existence est toujours menacée par les ennemis intérieurs et extérieurs. Ces derniers, complotent encore et toujours pour diviser la Turquie avec l'appui des puissances étrangères. Science-fiction ou prophétie ?? En tous cas, ça fait parler en Turquie. Les scénaristes ne se sont tout de même pas trop mouillés, ils ont ébauché 4 scénarios très réalistes. Regardons-les de plus prêt :
A) Le scénario américain pour la Turquie : l'Arménie et l'Etat nouveau du Kurdistan se partagent l'Est et le Sud-Est de la Turquie.
B) Le scénario israélien : Le Grand Israël s'étend sur tout le Moyen-Orient et le Sud-Est de la Turquie.
C) Le scénario européen : Scoop, la Turquie ne fait toujours pas partie de l'UE ! Ce scénario reprend celui des américains en lui ajoutant l'Etat du Pontus (sans doute une réminiscence de l'Empire grec de Trébizonde (1204-1461)) et celui d'Istanbul Autonome. Au passage, cela ne serait pas pour déplaire à de nombreux stambouliotes.
D) Enfin, le scénario turc ("notre scénario") qui n'est rien de moins que la conquête de la Terre entière pour l'intégrer dans un Empire turc mondial. On a du pain sur la planche du côté de l'armée turque qui est déjà affaiblie par les manigances du gouvernement de Recep Tayyip Erdogan.
Cette vidéo a au moins le mérite de rassembler en 2 minutes et de manière didactique pour les néophytes le best of des théories du complot. Je regrette tout de même l'absence du complot arménien en tant que tel même s'il est sous-jacent dans les complots des USA et de l'UE. Peut-être pour la saison suivante.
Allez : "Paix chez soi, paix dans le monde !", comme le disait Atatürk.
mercredi 25 août 2010
Basket : Les Turcs volants
Petite vidéo de promo dans l'optique des championnats du monde de basketball qui se tiendront du 28 aout au 7 septembre en Turquie. "Les Géants" (Devler) de l'équipe nationale turque auront fort à faire pour remporter la mise face aux américains, aux russes, aux lituaniens et même aux grecs avec qui ils sont en poule. Et puis, comme la Turquie n'a pas participé au mondial de foot, ce serait bien de hisser le "rouge et blanc" au top niveau mondial pour contenter les chauvins. En France (équipe qualifiée aussi pour le mondial), malgré une coupe du monde archi nulle, la nation a pu s'enorgueillir des prouesses des athlètes et des nageurs, ce serait bien de passer la main aux Turcs.
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jeudi 19 août 2010
Super Ramadan sur les écrans turcs !!!
super ramazan from karton yapım on Vimeo.
Süper Ramazan (en français Ramadan, c'est aussi un prénom turc) est un dessin animé de 10 épisodes qui sera diffusé sur la télévision publique turque (TRT) pendant le mois sacré. Le petit film ci-dessus retrace comment Ramazan est devenu un super-héros. Certes il n'a pas été irradié par des rayons Gamma comme Hulk et il ne vient pas d'une autre planète comme Superman, Ramazan a simplement reçu un coup de pelle bien placé de la part de son boulanger qui fabriquait le célèbre pain du ramadan de forme ronde. Et hop, une petite activité couture plus tard le voici devenu Süper Ramazan, le super-héros maladroit qui va tenter de faire le bien autour de lui pendant le mois du ramadan.
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mardi 17 août 2010
dimanche 15 août 2010
Apprenez le turc avec Mamadou Niang
Hürriyet Video'larını izlemek için Flash 7 veya daha yüksek eklenti yüklenmeniz gerekmektedir. Yüklemek için tıklayınız!!!
Leçon N°1 : répéter ce que dit le traducteur.
Leçon N°2 : Interculturalité - Les supporters de foot sont partout aussi stupides.
vendredi 13 août 2010
Soguk Dalgal - Coldwave
Si Robert Smith était né 25 ans plus tard à Bursa en Turquie : She Past Away.
jeudi 5 août 2010
Reha Erdem, son cinéma et le cinéma turc
Reha Erdem, portrait d'un cinéaste turc libre from Can Özdemir on Vimeo.
Très beaux mixage son, images et écriture sur cet entretien !
dimanche 25 juillet 2010
lundi 19 juillet 2010
Bad Turkish Graphics
En hommage aux autodidactes du graphisme (ou parfois même des professionnels) qui rendent les rues turques uniques et hautes en couleur.
http://badturkishgraphics.blogspot.com/
http://www.facebook.com/badturkishgraphics
Ma contribution :
Magasin vendant des oies à Kars.
vendredi 2 juillet 2010
Sivas : Les plaies du massacre des alévis de 1993 sont toujours ouvertes
Le 2 juillet 1993, 37 personnes périssent dans l'incendie de l'hôtel Madimak de Sivas déclenché par une manifestation d'extrémistes aux allures de pogrom anti-alévis. 17 ans plus tard, les alévis sont massivement partis de la ville, ceux qui restent sont victimes de discriminations.
Cette année, pour la première fois, un membre du gouvernement a assisté aux commémorations du massacre de Sivas où se sont rendus des milliers de personnes. « La douleur de Madimak est celle du pays tout entier », a déclaré le ministre d'État Faruk Çelik d'après le journal Hürriyet Daily News. Cependant, derrière les belles paroles des officiels la situation locale est toujours tendue et toute la lumière est loin d'avoir été faite sur les orchestrateurs du massacre.
Situé dans le centre de Sivas, un gros bourg provincial de 300 000 habitants à 350km à l'Est d'Ankara, l'hôtel Madimak est devenu le symbole des persécutions de la communauté alévie et de sa lutte pour une reconnaissance officielle ainsi que l'égalité de traitement avec la majorité sunnite dont le culte est totalement financé par l'État.
Début juillet 1993, l'association alévie Pir Sultan Abdal organise son festival pour la deuxième fois depuis le coup d'État de 1980 qui avait banni de nombreux rassemblements culturels. Hidayet Yildirim, membre du comité d'organisation, est présent sur les lieux lorsque la tension monte : « À la sortie de la prière du vendredi, ils nous ont dit : « Vous dérangez les musulmans (sunnites, ndrl.) dans leur propre quartier ». Un groupe s'est rassemblé pour protester contre notre festival qui se déroulait pas loin de la mosquée.»
Alors que la foule devient de plus en plus grosse et menaçante, les organisateurs évacuent la plupart des participants vers les quartiers alévis et certains prennent refuge dans l'hôtel Madimak. Au cours de l'après-midi, la manifestation se radicalise, des slogans hostiles à la République sont scandés. La police et l'armée n'interviennent toujours pas quand des milliers de personnes se sont rassemblées devant l'hôtel. Des voitures sont brûlées et le feu se propage au bâtiment. « La foule a voulu empêcher l'arrivée des pompiers », raconte avec émotion Hidayet Yildirim. Ceux qui n'ont pas pu s'enfuir sont morts asphyxiés dans le brasier. Le bilan de cette tragique journée s'élève à 37 morts, 33 alévis dont de nombreux jeunes et des intellectuels, deux employés de l'hôtel et deux personnes se trouvant à l'extérieur. « L'État est responsable du massacre, s'insurge Hidayet Yildirim, il n'a rien fait, l'hôtel a brûlé pendant 8h30 !»
L'alévisme, une pensée humaniste
L'alévisme est une branche hétérodoxe de l'Islam, pas vraiment une religion à proprement parler. Il rassemblerait 15 à 25% de la population turque. Théologiquement plus proche du chiisme, l'alévisme turc se distingue par ses emprunts au chamanisme et à d'autres croyances pré-islamiques. Sa philosophie se veut proche du peuple, humaniste, égalitaire et tolérante. Dans la pratique, les alévis ne fréquentent pas les mosquées mais leur propre lieu de culte (Cem Evi) où les femmes prient aux côtés des hommes; ils ne font pas le ramadan ni n'observent l'interdiction de l'alcool.
Les événements de Madimak s'inscrivent dans la longue liste des agressions visant les alévis dont les plus récentes sont : le massacre de Karamanmaras en 1978, le massacre de Çorum en 1980 et les émeutes de Gaziosmanpasa à Istanbul en 1995. « Les pressions contre les alévis ne sont pas nouvelles, affirme Cahit Albayrak, responsable local de l'association alévie Haci Bektas Veli, elles existaient déjà pendant l'Empire Ottoman. C'est pour fuir les persécutions que les alévis se sont installés dans les montagnes du Centre-Est de l'Anatolie, continue-t-il. L'identité politique de gauche des alévis est liée aux répressions.»
Conséquence des évènements de Madimak, les alévis de Sivas ont massivement migré vers les grandes villes de l'Ouest pour fuir un climat délétère. « Les alévis ont été remplacés par des islamistes ou des fascistes, s'inquiète Cahit Albayrak. Il y a un processus d'assimilation de la région, certains se convertissent même au sunnisme pour être plus à l'aise ».
Musée ou bibliothèque ?
La pression sociale est particulièrement forte sur les femmes alévies qui sont généralement plus émancipées et ne portent pas de voile : « Au bout d'un moment, vous pensez que vous devez vous intégrer et vous commencez à faire attention à votre comportement, regrette Nevim Ayan la bénévole de l'association Haci Bektas Veli. Par exemple, les filles ne peuvent pas se balader seules le soir à Sivas.»
D'après Hidayet Yildirim, de manière insidieuse, les alévis sont poussés à émigrer en raison des discriminations : « Il est beaucoup plus difficile de trouver un travail et les conditions de vie dans les villages alévis sont mauvaises ». De plus, le maire actuel de la ville est issu d'un parti d'extrême-droite nationaliste et islamiste, ce qui ne contribue pas à l'amélioration de la situation.
Suite au massacre de 1993, les alévis se sont organisés au niveau national et européen et chaque 2 juillet des commémorations ont lieu dans de nombreuses villes. Leur cheval de bataille est la fermeture de l'hôtel Madimak dont la reconstruction avait été financée par l'État.
Dans sa stratégie d'ouverture envers les minorités, le gouvernement de l'AKP (conservateur) s'est réuni avec les associations alévies mais aucun consensus n'a été trouvé concernant le futur de l'hôtel. Pir Sultan Abdal et Haci Bektas Veli militent pour sa transformation en un musée alors que le gouvernement et la fondation alévie CEM (plus proche de l'État) sont favorables à une bibliothèque. « Ce n'est pas assez, rétorque Hidayet Yildirim, nous manifesterons jusqu'à la création d'un musée. »
D'après les dernières nouvelles, le propriétaire de l'hôtel, qui accueille toujours des clients, sera très prochainement exproprié et dédommagé. Quant au devenir du bâtiment, il semble incertain pour l'instant, sera-t-il démoli ou non, transformé en bibliothèque, en musée ou autre ?
mardi 29 juin 2010
mardi 22 juin 2010
Festival du cinéma turc en Suisse
Article paru dans le journal suisse Le Courrier de vendredi dernier.
samedi 19 juin 2010
La Blogothèque à Istanbul # 2
Le groupe YORA filmé par la Blogothèque dans la rue descendant de Tünel à la tour de Galata (opération périlleuse). Cette rue (Galip Dede Caddesi) est aussi celle des magasins de musique.
yora - home (black xs live sound / la blogotheque take away show) from yora on Vimeo.
http://www.myspace.com/yoramusic
dimanche 13 juin 2010
SOFIA ROCKS - MAP OF MUSICS IN SOFIA
http://musicsofsofia.tumblr.com/ OR http://musicsofsofia.blogspot.com/
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jeudi 10 juin 2010
Chalga number One : La communion pop du sacré et du profane
Il existe des expériences que l'on tente à l'étranger mais jamais dans son propre pays. Je ne mettrai jamais les pieds dans un concert des L5, Laurie ou Ophélie Winter. Mais hier, soir je me suis retrouvé de mon plein gré à Sofia dans une grande messe Chalga ("un folk pop kitch et assez vulgaire" d'après un journaliste locale). Le mot lui-même viendrait du turc çalgı signifiant instrument musical. Sur scène pendant plus de trois heures se sont enchaînés les chanteuses silliconées et légèrement vétues ainsi que quelques représentants de la gent masculine au look de maquereau. Amelia, Malina, Preslava, Ivana, ... les stars de la pop n'ont pas de patronyme, et se ressemblent comme des clones à la différence de la coloration capilaire.
Le concert était gratuit et a attiré des milliers de personnes devant la cathédrale Alexandre Nevski, le plus grand édifice religieux de Bulgarie. Un lieu pour le moins incongru pour organiser un ressemblement païen de ce type. Le tableau en dit long, peut-être, sur l'évolution marchando-spectaculaire de la société bulgare. Planeta, la maison de disque qui organisait cet évènement, est une sorte de religion dont chaque chanteuse est déesse vénérée. Derrière moi, un garçon de 14 ans environ brandissait à chaque nouvelle interprète (il y en a eu beaucoup) le poster de celle-ci comme une icone vénérée. Le tout dans une ambiance survoltée ponctuée par des cris stridents de jeunes filles en fleur.
Un soirée inoubliable, dont le budget a dû engloutir le PIB de la Bulgarie avec les feux d'artifice et les effets pyrotechniques dignes d'un concert de Johnny.
mercredi 2 juin 2010
vendredi 28 mai 2010
Yassiada, 50 ans après le coup d'Etat de 1960
Petite, minuscule île parmi l'archipel des îles des Princes à quelques kilomètres d'Istanbul dans la mer de Marmara. Voici Yassiada.
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Son histoire est très riche : voir page wiki. Aujourd'hui abandonnée après avoir été utilisée pendant de nombreuses années par l'armée, elle est tristement célèbre pour avoir été le lieu du procès des membres du gouvernement élu du parti démocrate turc après le coup d'Etat militaire du 27 mai 1960. Le gymnase que vous voyez sur les photos servait de tribunal. Les autres bâtiments hébergeaient les 592 personnes inculpées. Parmis elles, Adnan Menderes, le premier ministre, ainsi que les ministres des finances et des affaires étrangères furent condamnés à mort par pendaison. La peine capitale fut exécutée sur une autre île célèbre de la Mer de Marmara : l'île d'Imrali où est aujourd'hui enfermé le leader du PKK Abdullah Öcalan. Hier, la visite-commémoration de cette île fermée au grand public était organisée par le mouvement "Genç Siviller" (Les Jeunes Civils) qui milite pour rebaptiser l'île : "île de la démocratie" et installer à la place des anciennes prisons un musée de la démocratie.
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mardi 25 mai 2010
Géorgie, au pays des églises et des drapeaux européens !
Voici quelques clichés de Géorgie et plus particulièrement de sa capitale Tbilissi. Deux choses surprennent les voyageurs au premier abord, de un : le nombre incalculable d'églises géorgiennes dont la plus récente (2004) et la plus grande (Cathédrale de la Trinité) est visible des quatre coins de la ville (ou presque) du haut de ses 68 m (équivalent de la hauteur des tours de la cathédrale Notre-Dame de Paris). Les géorgiens sont très croyants et pratiquants (Eglise orthodoxe géorgienne), il n'est pas rare de voir des gens dans la rue faire des signes de croix lorsqu'il passent à côté d'une église. Autre détail plus interpellant, les innombrables drapeaux européens (surtout autour du palais présidentiel) qui ornent la ville et même les batîments officiels. Le président Mikheil Saakachvili a fait de l'adhésion européenne une priorité de sa politique étrangère. Ces drapeaux sont surtout apparus à la suite du conflit russo-géorgien de 2008, certains géorgiens voient dans ce phénomène une tentative un peu grotesque de se protéger symboliquement contre une nouvelle attaque russe.
dimanche 16 mai 2010
Bursa Champion !!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!
Les premiers pas de l'homme sur la lune, la chute du mur de Berlin, la libération de Paris, l'élection de Barack Obama, même la victoire des footix à la coupe du monde 1998... Tout cela n'est rien, absolument rien comparé à la victoire de Bursaspor dans le championnat turc 2009-2010, synonyme bien sûr de ligue des champions l'année prochaine. Imaginez-vous, c'est David qui détrône Goliath, c'est la revanche du peuple anatolien face à l'arrogance d'Istanbul.
Depuis le début du championnat "Süper Lig" de Turquie en 1957, la plupart des titres ont été trustés par les 3 grandes équipes d'Istanbul : 17 titres pour Fenerbahçe et Galatasaray, 13 pour Besiktas, et aussi 6 championnats pour l'équipe de la Mer Noire Trabzon. C'est cette équipe de Trabzon, qui, en ramenant le nul (1-1) du stade de Fenerbahçe a permis à Bursa de remporter le titre grâce à sa victoire (2-1) sur Besiktas à la maison. Les rues sont maintenant envahies de supporters vert et blanc, concert de klaxon dans toute la ville, chants et vociférations en tous genres, c'est la liesse. Une joie bien méritée puisque Bursa est une petite équipe avec un petit stade et compte très peu de joueurs étrangers dans ses rangs, mais dispose des meilleurs supporters de la Turquie ! Les fans de l'équipe au crocodile convergent maintenant vers la place Heykel de bursa. La fête devrait durer jusqu'au bout de la nuit au pied du mont Uludag !!!
vendredi 14 mai 2010
La Blogothèque à Istanbul
Il y a quelques semaines les fous furieux du site La Blogothèque étaient de passage à Istanbul pour tourner quelques "concerts à emporter" avec la scène locale. Le concept : filmer des morceaux live dans des cadres uniques et avec le plus de spontanéité possible. Je crois que les groupes stambouliotes ont répondu présent et se sont volontiers prêtés au jeu. Résultat, des vidéos magiques, à voir et à revoir. Ci-dessous, les groupes Post Dial et Gevende et d'autres vidéos devraient bientôt sortir.
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mercredi 12 mai 2010
Karadeniz - Mer Noire
dimanche 25 avril 2010
Rentrer à l'Université : le cauchemar et le rêve des jeunes turcs
Aux marges d'un système éducatif et universitaire inégalitaire et hiérarchisé, les jeunes de l'Est de la Turquie doivent affronter de nombreux obstacles pour réussir leurs études et s'épanouir.
Kars est une des villes les plus orientales de la Turquie, proche de la frontière arménienne, dont la population s'élève à 130 000 habitants. Rendue célèbre par le roman Neige d'Orhan Pamuk, la ville est toujours traversée par des tensions en raison de la présence de fortes communautés kurde et azéri, ceux-ci étant plutôt proches de l'extrême-droite nationaliste.
« L'année dernière, des étudiants kurdes de gauche se sont battus à l'arme blanche avec des militants ultra-nationalistes », raconte Selahatin, étudiant kurde en deuxième année d'anglais à l'université de Kars. Deux de ses amis purgent actuellement un peine de dix ans de prison pour avoir dessiné une carte du Kurdistan sur leur table de classe.
En périphérie de Kars, l'Université du Caucase accueille 14 000 étudiants sur un campus en pleine extension. La plupart des étudiants sont des kurdes venant des différentes provinces de l'Est de la Turquie et plus généralement des jeunes d'un peu partout ayant échoué à rentrer dans une meilleure université. C'est le cas de Selahatin, qui espère devenir professeur d'anglais.
L'examen d'entrée à l'université est très sélectif, en 2008 environ un tiers des 1,5 millions de postulants a trouvé une place sur les bancs de la fac. Dans un pays où les moins de 25 ans représentent 47% de la population, ÖSYS, le Système de Sélection et de Placement des Étudiants est considéré comme un moindre mal pour répondre au problème démographique et faire le tri de manière « objective ». La nouvelle formule mise en place cette année est composé de deux sessions, d'abord l'examen de passage dans l'éducation supérieur qui s'est déroulé le 11 avril 2010, consistant à répondre à 160 questions (QCM) en 160 minutes, puis l'examen de placement pour les licences (universitaires) d'une durée de deux heures avec cinq spécialisations différentes qui aura lieu au mois de juin.
Comme une course de chevaux
Une fois le lycée terminé, tout un chacun peut postuler à cet examen. En fonction du nombre de points obtenus les postulants choisissent leur établissement. Le but est de « gagner » le cursus désiré mais la grande majorité des étudiants rentre par défaut dans une autre filière, sans autre motivation que de devenir diplômé du supérieur. Dans ce système où un nombre de points est attribué pour rentrer dans chaque faculté, quelques universités d'Istanbul et d'Ankara se situent en haut du panier. Elles représentant un graal inaccessible pour l'immense foule des prétendants, et tout en bas du classement se trouvent les universités de l'Est dont Kars.
La concurrence et les concours commencent dès le collège pour pouvoir étudier dans un bon lycée et ensuite rebelote avec l'examen d'entrée à l'université. « C'est comme une course de tiercé, les enfants sont les chevaux, les parents et les professeurs sont les jockeys », décrit Mehmet Gönlübol, le directeur de la dershane (Centre d'enseignement privé) Final de Kars. Ces établissements privés fleurissent aux quatre coins de la Turquie. Ils délivrent un enseignement spécifique pour préparer l'examen d'entrée à l'université aux élèves du lycée mais aussi à ceux qui ont échoué ou qui veulent retenter le concours pour aller dans la filière de leur choix. Le programme est particulièrement lourd pour les lycéens qui suivent leurs cours normaux la semaine et ceux de la dershane le week-end et le soir.
« Les dershanes existent pour combler le manque d'éducation délivré par les lycées où de nombreux professeurs n'ont pas de compétences pour enseigner », regrette Ümmet Kalfat, professeur d'anglais à l'Université du Caucase. Par ailleurs, si certains lycées se cantonnent au bachotage du concours, d'autres visent aussi à développer les capacités d'analyse et le sens critique des élèves, ce qui n'est pas un gage de réussite dans le système actuel.
Un système idiot et injuste
En effet, cet examen requiert de savoir répondre, presque par cœur, à un grand nombre de questions à choix multiples portant sur les mathématiques, la physique, l'histoire, la langue turque ... et cela en un temps très limité. L'avenir des participants se joue en quelques heures et le mental a une place prépondérante : « Ce système est très idiot et injuste mais ceux qui gardent le calme peuvent gagner », résume Mert Cem Tasdemir, élève de la dershane Final.
Le principe du concours au mérite est aussi faussé par la multiplication des établissements de préparation privés qui favorise les enfants issus de familles aisées. L'inscription annuelle à la Dershane Final de Kars pour préparer l'examen d'entrée à l'université coûte 1500 TL (700€), un prix « moins cher qu'ailleurs » nous indique le directeur. À Istanbul, les tarifs peuvent facilement atteindre le double alors que le salaire moyen national est de 1100 TL (500€) par mois.
« Il faudrait une grande réforme, remettre tout le système à plat pour assurer l'égalité et la justice pour tous », affirme avec conviction Mert Cem Tasdemir. Vœu pieux car ni l'État, ni les dershanes et les éditeurs de livres, qui engrangent des sommes colossales grâce à cet examen, n'ont intérêt à changer la donne.
Les élèves des petites villes comme Kars possèdent toutefois un maigre avantage : « Comme ici il n'y a pas beaucoup d'activités sociales je me plonge à fond dans la préparation du concours », déclare Fatma Gül Arkan qui a 18 ans et veut devenir ingénieure. Alors que la plupart des étudiants sont à Kars par dépit, le rêve des plus jeunes est d'aller dans les université prestigieuses de l'Ouest et, dans le même temps, s'éloigner d'une pression familiale parfois étouffante ou s'échapper des normes sociales encore très conservatrices de la Turquie de l'Est.
samedi 24 avril 2010
Le funk turc c'est Groovy
jeudi 22 avril 2010
Mariage entre affaires et islam
Article publié dans le journal Le Courrier (Genève) le samedi 17 avril.
lundi 12 avril 2010
Images de l'Est
Photos de mon voyage-reportages dans l'Est de la Turquie au mois de mars avec le Dogu Ekspresi.
samedi 3 avril 2010
Turquie, la patrie du snowboard ?
Le snowboard serait peut-être né en Turquie... Dans le nord-est du pays, dans les montagnes Kaçkar, des villageois dévalent les pentes, debout sur des planches de bois, un bâton à la main. Une tradition qui aurait au moins 150 ans. (AFP)
Ci-dessous, photos de l'équipe nationale turque de Snowboard alpin en plein entrainement dans la station de Palandöken. A quand une équipe de lazboard ?
mercredi 31 mars 2010
Ceza rappe pour la police !
Voici le nouveau clip de Ceza, le rappeur le plus populaire de Turquie, ou plutôt celui de la police d'Istanbul qui, pour célébrer son anniversaire, a repris une chanson de Ceza : ”Artık suç değil sevgi işleyin” (Désormais, travaillez pour l'amour et non le crime). Une telle convergence entre le hip hop et les forces de sécurité devrait peut-être inspirer la police nationale française pour restaurer la confiance dans les banlieues ? La police turque, elle, est déjà dans la place !
Et la police turque n'en est pas à son coup d'essai, voici un autre clip qui s'intitule sobrement Vatan için (Pour la patrie).
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