lundi 29 octobre 2007

"Ne mutlu türküm diyene" Atatürk

Qu'est-ce qu'on s'éclate pendant cette fête nationale. Je me sens de plus en plus appartenir à la grande nation turque après le défilé militaire d'aujourd'hui et le marathon d'hier. Vous vous dîtes sûrement, quel rapport avec le marathon. Bonne question! J'ai en effet participé au marathon d'Istanbul, bon Ok seulement 7 km et en marchant pour traverser le pont du Bosphore et c'est déjà pas mal. Déjà, avant le départ, un monsieur a gracieusement offert à tout le monde un drapeau turc et puis le speaker s'est mis à crier des slogans nationalistes et comme un seul homme, la foule a répondu en brandissant les drapeaux (photo à droite). Juste avant le départ, nous nous sommes tus pendant une minute pour rendre hommage aux martyrs victimes des terroristes du PKK. Et puis la masse s'est ébranlée et du plus petit au plus âgé, les participants entonnaient des chant nationalistes et scandaient des slogans du même acabi. Cela fut très émouvant, si seulement Ségolène avait pu être là pour voir une telle ferveur patriotique et en prendre de la graine. Elle en aurait la larme à l'oeil.


Et bientôt, quelques images du défilé militaire seront en ligne. Soyez patients !



vendredi 26 octobre 2007

Fièvre nationaliste

La conjonction de la Fête de l'Indépendance et de l'attaque militaire contre le PKK dans le Kurdistan rend l'atmosphère politique (et surtout visuelle) assez pesante. D'ordinaire, le nationalisme est un des traits caractéristiques de la vie politique turque mais son exacerbation actuelle le rend particulièrement insoutenable. Impossible de sortir dans la rue sans voir des nuées de drapeaux rouge au croissant blanc. Parfois, le soir, des manifestants nationalistes entonnent des slogans (que je ne comprends pas) à tue-tête sous ma fenêtre. Sur les chaînes de télévisions, des images propagandistes de martyrs, de drapeaux sur arrière-plan d'Ataturk, d'attaques de fantassins, de vols d'hélicoptères passent en boucle dans les programmes d'information.
En constraste, la vie à l'université suit son cours paisible comme si rien ne se passait ou comme si cette situation était normale. Il est vrai que la guerre contre le PKK dure depuis au moins trente ans. Assez déconcertant tout de même, mais il faut avouer que depuis le coup d'état de 1980 et la répression massive des mouvements contestataires qui s'ensuivit, les universités sont devenues des lieux où toute revendication politique est bannie. Les syndicats étudiants n'existent pas ici, interdits par l'Etat.
Voici quelques photos illustrant la fièvre nationaliste qui s'empare du pays:



Manifestation de jeunes sur la place de Besiktas.














Non, ce n'est pas la cérémonie d'ouverture des Jeux Olympiques quoique ce drapeau brandi à bouts de bras soit de taille conséquente. Il s'agit d'un manifestation contre le PKK au début de cette semaine sur l'avenue Istiklal.












À l'arrivé de la fête de l'Indépendance (lundi prochain), les batîment publics (ici le centre culturel Ataturk) ravalisent de créativité pour exalter le patriotisme.













Les bâtiments privés ne sont pas en reste, chacun y va de son petit drapeau. Celui du magasin Puma est plutôt modeste, quelques mètres plus loin Benetton arbore un drapeau d'au moins 5m2.

jeudi 18 octobre 2007

Toilettes turques


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Originally uploaded by clemgirardot
Je tiens à soulever un point ô combien primordial de toute vie humaine: l'accès aux sanitaires. À Istanbul, il n'existe guère de toilettes publiques gratuites mais de nombreuses toilettes privées sont disposées un peu partout dans la ville : dans les passages souterains sous le tramway par exemple. Elles sont facilement reconnaissables par l'inscription WC bay (pour les hommes) et WC bayan (pour les femmes). Le plus vieux métier du monde est assurément ici celui de gardien de chiottes et il est possible d'accéder aux latrines pour la modique somme de 1YTL. Par contre, ne pas oublier de se munir d'un paquet de mouchoirs ou sinon maîtriser la technique de l'arrosage du postérieur avec un sceau (tendu!). Très important aussi, ne jamais (sauf indication contraire) jeter les papiers dans la cuvette car les canalisation sont assez vétustes et risqueraient de se boucher. Bonne commission !

dimanche 14 octobre 2007

Déluge

Il pleut, il pleut sur Istanbul. Depuis hier soir, des trombes d'eau se déversent sur la ville. C'est la première fois qu'il pleut vraiment depuis début septembre et c'est peu dire que c'est la panique !! J'exagère un peu mais hier soir les gens s'abritaient sous le moindre porche, courraient à travers Istiklal Caddesi où une mare s'était formé à la place des rails du tramway. Sur les axes principaux, des bouchons émormes se sont formés.
Malgré ce temps, je suis tout de même sorti pour rencontrer d'autres français et aller voir le match de rugby ensemble, pour reprendre une nouvelle douche froide, c'est moche ! Dans le pub qui retransmettait le match, le rez-de-chaussé était dédié à la rencontre entre la Turquie et la Moldavie (1-1), ce fut pas une joyeuse soirée pour les turcs non plus. A l'étage, nous étions très serrés pour assister à France-Angleterre, avec des français et des anglais pour la plupart. Anecdote marrante, alors que nous entonnions La Marseillaise, le réalisateur a la mauvaise idée de faire un gros plan sur Sarko, quelques secondes de Bouh généralisé dans l'audience. Je ne suis manifestement pas le seul exilé politique !-)

lundi 8 octobre 2007

A l'échelle d'Istanbul


Voici ce qui peut être considéré comme le centre d'Istanbul. J'ai indiqué quelques points de repères pour ceux qui ne connaissent pas Istanbul.
Pour indication, il y a un siècle, la ville s'arrêtait à Taksim au nord et vers les anciennes murailles à l'Ouest, un peu après Fatih.

Ci-dessous, la véritable dimension de la ville, de la mégalopole plutôt.

dimanche 7 octobre 2007

"Nuit Blanche" à Istanbul

Ce samedi 6 octobre 2007 restera dans l'histoire comme la première nuit blanche d'Istanbul. Sur le modèle de la Nuit Blanche parisienne, une petite dizaine de lieux dédiés à l'art contemporain dont le musée d'art moderne sont restés ouverts une bonne partie de la nuit.
Malheureusement ou heureusement (on a pu visiter sans trop se faire bousculer), l'opération Nuit Blanche n'a pas vraiment atteint les masses stambouliotes, on était entre initiés alors que l'esprit de ce genre d'opération est de rendre l'art contemporain accessible au plus grand nombre. Ceci expliquant cela, la communication autour de l'évènement a vraiment été dérisoire, nulle affiche dans les lieux publics. Il a fallu que je me rende dans le consulat français pour avoir quelques miettes d'informations. Encore plus désolant, un artiste français, sous l'égide de l'Institut Français, avait mis en place un installation lumineuse en plein air dans une partie assez populaire de Beyoglu et un petit pot était organisé pour l'occasion. Vous vous en doutez sûrement, les pique-assiettes étaient à 99% français, vive l'ouverture !
Mais c'était tout de même une chouette soirée qui s'est terminée en beauté avec le concert du groupe de rock expérimental stambouliote DandadaDan dans le magnifique décor de l'antrepo, une friche industrielle qui abrite des expositions de la Biennale d'art contemporain.

lundi 1 octobre 2007

Le procès des assassins présumés de Hrant Dink a repris ce matin.

Ce matin en me rendant en bus à l'université, je suis surpris (à moitié) de rencontrer une bonne centaine de policiers à Besiktas. Certains en tenue normale, d'autres en tenue anti-émeutes. Des journalistes et des caméras se sont agglutinés autour d'une grille. Je ne comprends pas ce qu'il se passe réellement mais cela doit avoir une certaine importance. En arrivant à l'université, j'apprends que se tient dans le tribunal de Besiktas le procès des assassins présumés de Hrant Dink, le journaliste turc arménien qui avait été tué en pleine rue le 19 janvier dernier. Hrant Dink avait auparavant été condamné plusieurs fois par la justice pour avoir notamment enfreint l'article 301 du code pénal réprimant les "atteintes à l'identité turque" en parlant ouvertement dans les pages de son journal du génocide arménien. Des associations arméniennes et de défense de la démocratie avaient d'ailleurs appelé à un rassemblement devant le tribunal ce matin.
La polémique actuelle autour de l'affaire Dink porte sur l'implication supposée et la complicité de la police avec les assassins. 19 individus sont inculpés et comparaissent à partir d'aujourd'hui. Le meurtrier présumé est un chômeur de 17 ans appartenant à un groupuscule ultra-nationaliste.



Dépêche AFP.
Dépêche Reuters.


Communiqué Reporters Sans Frontières.



Photo AFP prise ce matin:
Sur les pancartes, si je comprends bien figure:
Nous sommes tous Hrant Dink.
Nous sommes tous arméniens.
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