mardi 29 janvier 2008

Voyage # 1 - Une nuit à Aydın, une idée peu lumineuse !

Pour ceux qui sont encore totalement ignares de la langue turque, Aydın signifie lumineux ! Quel jeu de mots, n'est-ce pas? Et pour ceux qui sont nuls en géographie, Aydın est une ville d'au moins 250 000 habitants (agglo) qui se trouve dans l'arrière pays de la côté Egée. Pour faire court, la raison de ma présence dans cette ville est tout à fait fortuite. Partant de Fethiye, plus au sud, je voulais rejoindre je site archéologique d'Ephèse proche de la ville de Selçuk. Mais voilà, il n'existe pas de bus direct et prenant le bus de nuit je devais faire un changement dans cette ville.
Premier problème, le bus s'arrête à quatre heures du matin alors que je pensais arriver plus tard. A moitié endormi, je dois sortir du car pour me retrouver dans une ville totalement endormie. Le steward du bus (ouais ça existe en Turquie) me dis sèchement :"These women will help you" en désignant deux femmes qui s'arrêtaient aussi là avant de refermer la porte et de repartir.
L'Otogar paraît désert et il fait un froid de canard. Les deux femmes, une brune et une fausse blonde, tentent de prendre un taxi pour rejoindre une station balnéaire du coin, elles me diront par la suite que c'était trop cher. Il fait assez sombre, je ne les vois pas très bien mais elles m'ont l'air de femmes quelconques, la trentaine bien passée et plutôt pauvres par l'aspect de leur tenue vestimentaire.
Et puis elles m'appellent, "yabanci, gel!" (L'étranger, viens!). Nous ne parlerons qu'en turc, je ne pense pas qu'elles parlent anglais. Elles me disent qu'elles veulent trouver un hôtel, je ne suis pas contre vu mon état de fatigue. Nous voilà embarqués dans un tour du paté de maison totalement infructueux; tout est fermé et il n'y a pas l'ombre d'un hôtel à l'horizon. Je parle surtout avec la blonde qui ne me paraît pas très polie, elle me demande à l'impératif de prendre son gros sac à roulettes puisqu'elle est très fatiguée. Devant l'échec de notre mission elle lance un "Niçin yaşadım?" (Pouquoi je vis ?) qui me fait penser qu'elle doit être accablée de problèmes.
Pendant cette petite promenade nocturne, je lui explique que je suis étudiant français à Istanbul et que je suis là pour voyager et visiter la Turquie pendant mes vacances. A l'évocation du verbe visiter (gezmek), elle s'exclame : "çok para! çok para!" (Tu as beaucoup d'argent!). Pour l'instant je me dis juste qu'elle doit être assez pauvre et qu'elle n'a pas l'habitude de voyager mais cet intérêt subit pour mon argent me semble suspect.
Nous revoilà au point de départ, je n'ai pas réussi ni réellement tenté d'en savoir plus sur mes camarades d'infortune. Lorsque je leur demande si elles vont à Kuşadası, la station chic du coin, je reçois une répprobation assez véhémente.
Donc, nous finissons par entrer dans l'unique bar-resto de l'otogar ouvert à cette heure et par commander des soupes pour se réchauffer. Lorsque je leur explique de nouveau l'objet de mon voyage, j'eus la mauvaise idée d'utiliser un euphémisme (küçük tur=petit tour) pour qualifier ce qui représente tout de même le tour d'un bon tiers du pays. N'ayant pas vraiment compris ma figure de style, elle semblent s'enflammer et sont convaincues que je suis décidément très riche pour dire des choses pareilles.
Je suis surtout terassé par la fatigue et je commence à maudir l'employé du bus qui m'a envoyé vers ces femmes si peu sympathiques. Je ne comprends pas tout ce qu'elles disent mais il me semble qu'elles en veillent directement à mon argent et qu'elles sont en train d'échafauder un plan pour me rouler. Dans tous les cas, elles semblent vraiment au bout du rouleau et prêtes à tout. Je comprends aussi que la brune dit à la blonde de me laisser tranquille parce que je suis un enfant ("o çocuk!").
Après avoir bien comploté dans leur coin, elles se mettent à fondre en larmes et la blonde commence à m'implorer ; au final je saisis qu'elles n'ont plus d'argent et qu'elles veulent que je paye les soupes. Je dis "tamam" (ok) pour les faire taire et je m'enferme dans le silence. C'est un de ces moments où on se demande: "Mais qu'est-ce que je fous ici ?"
Un peu plus tard, elles m'envoient demander l'addition et donc comme promis je vais payer les soupes. Ce qui me coûtera tout de même (avec trois thés) la bagatelle de 10 YTL (soit 6/7 €). Elles doivent vraiment être très fauchées. Apprenant que j'ai payé, elles se dirigent vers la sortie et me demandent pourquoi je ne viens pas. Non, désolé je préfère attendre ici !
Il devait bien être 5h ou 5h30 et je ne les ai plus jamais revues. Quelques minutes après, le garçon du bar m'amène un papier sur lequel il a marqué en anglais : "I think these women were bitches." Je lui dit que je le pense aussi puis il me provoque un peu pour blaguer (!humour turc!): "Why don't you go with them , you could have sex with two women!"
Merci pour le conseil, je médite surtout sur la situation périlleuse de laquelle je viens de sortir.

jeudi 24 janvier 2008

Yolculuk #O Voyage#0

Pendant que le reste de la Turquie se pellait le cul, je suis allé en vacances dans le Sud. J'ai effectué un voyage le long de la côte méditerranéenne pendant six jours. Je suis parti d'Istanbul bien sûr, direction Antalya et puis j'ai suivi la côté jusque Fethiye. De là, j'ai pris un bus de nuit (détail qui a toute son importance mais je n'en dis pas plus pour l'instant) pour rejoindre Ephèse, la ville romaine, et enfin je suis revenu au point de départ très fatigué mais avec plein d'histoires à raconter. Dans le jours qui viennent je mettrai quelques articles sur ce voyage dont certaines anecdotes très marrantes. Pour le moment, une petite compilation de photos touristiques pour vous mettre en haleine!

Le port d'Antalya et derrière les remparts la vieille ville.

Non ce n'est pas illusion à la David Copperfield, ce sont de réelles flammes qui sortent de la Terre !

L'amphithéâtre de la ville de Kas (en arrière plan)

Lumière du soir sur la plage d'Öludeniz, près de Fethiye; d'après les locaux, la plus belle du monde !

Le site romain d'Ephèse, güzel !

mercredi 16 janvier 2008

De l'hiver en Turquie !


Voilà un post qui va tordre pas mal d'idées reçues sur le climat en Turquie où il ferait toujours beau et chaud ... En hiver, il peut faire froid, très froid. Sur quasiment tout le plateau anatolien, soit au moins 75% du pays, les températures maximales sont négatives ! Seules les côtes ont un climat tempéré, entre 0° et 10° à Istanbul, entre 5° et 15° sur la côte méditerranéenne. L'exemple pris pour la capture d'écran est la ville d'Erzurum située à près de 2000m d'altitude et tout de même peuplée de 350 000 habitants. Cette ville est connue pour être la plus froide de Turquie. Il paraît aussi qu'Erzurum abrite la plus grande station de ski de Turquie mais je me demande qui peut bien aller skier par ces températures ?
Donc le prochain qui me dit que la Turquie a un climat chaud et que je doit être au bord des cocotiers ...

samedi 12 janvier 2008

PANORAMA NOCTURNE



En haut à gauche, le pont du Bosphore. En face la rive asiatique, à droite la Corne d'Or et Sultanahmet. De gauche à droite: Topkapi, Sainte Sophie et la Mosquée bleue.

En toute modestie depuis mon nouveau salon.

lundi 7 janvier 2008

Nouvelle Année / Nouveau foyer


Je viens juste de déménager en ce début d'année.
Ce n'est pas très loin de mon ancien appartement, un peu en descendant de la coline de Beyoglu pour aller vers le Bosphore, j'habite à côté de la tour de Galata pout ceux qui connaissent, une ancienne tour de défense gênoise.
Ce n'est pas à regret que je quitte mon ancienne colocation, pas à cause de mes colocs qui étaient cools mais à cause du proprio qui habitait avec nous et du bruit incessant (ils construisaient un nouvel immeuble juste à côté).
Bien sûr, je me suis fait sucrer ma caution même si quelqu'un a emménagé dans ma chambre juste après que je soit parti (bon courage). C'est un bon début pour cerner ce personnage (mon ex-proprio) qui ressemble un peu à Marlon Brando en bout de course période Apocalypse Now. Son seul intérêt réel pour le reste des locataires résidait dans l'argent que nous lui apportions chaque début de mois (assez surprenamment ces jours-là la porte du salon puis de sa chambre était ouvertes) et c'était une somme très importante pour la Turquie. Je payais 370 € alors que le salaire minimum officiel turc (officiel a ici toute son importance) pour 2005 (d'après une recherche internet) était de 240€. 4 locataires, cela lui faisait un revenu mensuel d'environ 1500€, soit un très très très bon salaire pour la Turquie. Vous me direz les proprio français peuvent faire la même chose et gagner beaucoup plus. Sauf qu'ils ne passent pas la journée à glander sous votre nez.
Ah oui, j'oubliais, sa profession est écrivain. Quand je suis arrivé, il devait finir un livre d'anticipation sur Istanbul qui aurait dû être publié en Octobre puis traduit en anglais. Je suis parti fin décembre et toujours pas de nouvelles du livre. Néanmoins, nous avions le plaisir de baigner dans une athmosphère de bouillonnement intellectuel intense lorsque ses potes intellos chelous débarquaient. Il m'est arrivé de discuter avec un philosophe antisémite qui étaient convaincu que les juifs dominaient le monde et surtout qu'ils avaient eux-mêmes organisé le génocide pour avoir Israël (!!!). Je ne pourrai pas totalement être une langue de pute parce que bien sûr je ne comprenais rien à leurs philosopheries turques. Nous avions aussi la visite régulière du meilleur pote de notre proprio qui était officiellement avocat et officieusement teuffeur alcoolique (et drogué) notoire. C'était un peu notre cinquième coloc tant il squattait en permanence. Je n'ai jamais vu un avocat pareil, toujours à moitié défoncé et jamais bien sapé. Ils doivent bien s'amuser au bareau d'Istanbul. S'il y a jamais mis les pieds ! Il était tout de même le conseiller juridique de notre proprio, son numéro était affiché dans la cuisine à côté du réglement intérieur, et c'est lui qui a longtemps discuté avec mon proprio pour conclure qu'ils ne pouvaient pas me rendre ma caution puisque j'avais enfrein le réglement (partir avant la date prévue) qui bien sûr ne s'appliquait surtout pas à nos deux gugus.
Bon je crois que j'ai assez craché mon venin mais sachez tout de même qu'à cause de lui j'ai claqué une porte! Si si !
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