mercredi 12 mars 2008

Dom en vacances



Lundi dernier, l'ancien premier ministre et néo-avocat (alors qu'il est mis en examen dans l'affaire Clearstream) nous a fait l'honneur de se venue à l'université Galatasaray pour une conférence. Le sujet de la conférence était : "Le désordre mondial". Un sujet type de grand oral de sciences po qui prête à merveille à de brillantes divagations géopolitico-philosophiques auxquelles sont rompues les énarques. Et nous ne fûmes pas déçus, un peu d'Irak par ci, un peu de Darfour par là, un peu de Huntington par ci, un peu de Fukuyama pas là sans oublier la courageuse mention d'Henry Kissinger (non pour le critiquer). Comme l'a très bien résumé un camarade à la sortie, le discours quoique parfait réthoriquement a ressemblé à un "enfonçage de portes ouvertes" plein de bons sentiments, le tout dans la plus pure tradition diplomatique française.
Quand est arrivé l'heure des questions, certains dont moi ont naïvement cru pouvoir délier la langue de bois villepiniste mais ce fut peine perdue, que ce soit sur l'OTAN, sur le financement d'une armée onusienne ou sur les relations franco-turques, l'ex-premier ministre aura tout esquivé en se parant d'un bouclier blindé de volontarisme du genre, "si la France veut et que l'Europe repart de l'avant, et que la Turquie veut .......".
En guise d'illustration, je vais retranscrire ci-dessous la réponse de Dominique de Villepin à ma question:

"_ J'aimerais aborder la politique africaine de la France. Nous avons beaucoup parlé des Etats-Unis, j'aimerais aussi que l'on parle un peu de ce qu'il s'est passé au Tchad et notamment pourquoi la France continue-t-elle de soutenir des dictatures en Afrique ?

_ La situation des relations entre la France et l'Afrique s'inscrit dans une perspective très ancienne, ce n'est pas une affaire d'aujourd'hui, c'est une affaire très ancienne et qui part d'une réalité, ce sont les liens très profonds que nous avons avec les pays africains. Donc là encore, je crois qu'il faut éviter de simplifier d'une façon qui pourrait caricaturer ce qui est la position de la position de la France qui a beaucoup évolué au cours des dernières décennies. Vous me permettrez d'insister sur deux aspects de ces évolutions qui montrent que l'évolution a été extrêmement profonde en termes de stratégie et de relation avec l'Afrique. Première évolution sur le plan militaire, c'est vrai que nous avons des bases en Afrique depuis 1960 et c'est vrai que nous avons reconsidéré notre stratégie, et en particulier après la crise du Rwanda, en 1998 à travers ce que l'on a appelé les opérations (RECamp???). Nous avons décidé d'un partenariat avec les organisations régionales africaines pour apporter un appui à ces organisations régionales, aider à la préparation d'un certain nombre d'organisations militaires mais (en raison d'une coupure subite de connection, la suivre arrivera bientôt, patience).

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