dimanche 9 mars 2008

Les liens sacrés du mariage



Un peu de sociologie de comptoir ne fait jamais de mal. Pour commencer je ne peux résister au plaisir de citer mon ancien colloc. Greg (et grec), grand turcologue à ses heures perdues : " All turkish girls are crazy about marriage ". Le "all" est certes un peu exagéré mais disons que le mariage est perçu ici comme un passage obligé, l'accomplissement d'une vie, le summum de la félicité conjugale ... le ferment de la famille à venir (que ce soit pour les garçons ou les filles). C'est du lourd, du solide qui en même temps est emballé dans un joli papier rose bonbon (voir photo ci-dessous), trop parfait pour être crédible un seul instant.
Je me rappelle d'une discussion avec un vieux messieur turc à Fethiye, Hassan, qui parlait très bien français. Lorsque je lui ai demandé s'il avait des enfant, il m'a répondu : " Oui cinq enfants, ils sont tous mariés. " Il pouvait donc couler de vieux jours paisiblement.
Je me disais aussi que la nouvelle génération aurait une conception un peu plus libérale de la vie en couple. C'est en partie vrai mais l'institution du mariage reste très importante. Les jeunes peuvent avoir des petits ami(e)s mais le plus souvent ils n'habiterons ensemble qu'une fois mariés. A l'université, cette semaine j'ai répondu à deux enquêtes concernant le concubinage. D'après les questions il pouvait ressortir que le fait de décider de vivre en concubinage est encore très marginal, tabou et l'objet de nombreuses idées reçues. Il y avait des questions portant sur les dangers du concubinage pour les enfants, le fait qu'il puisse entraîne plus d'infidélité ou encore si je pensais que c'était moral. Ces jeunes commencent seulement à se questionner sur le mariage alors que pour moi, et pour la plupart des jeunes français, la question ne se pose plus vraiment.
Pour comprendre le voile d'interdit qui entoure le concubinage, il faut dire que légalement rien n'est prévu pour les couples non-mariés. Si je ne me trompe pas, je ne crois pas qu'il existe un statut de concubinage. Dans la vie de tous les jours aussi, cela pose des problèmes. Par exemple, pour louer un logement ou pour être hébergé dans un hôtel. Normalement, les hôtels ne louent pas de chambre aux couples turcs non-mariés. Et je ne parle pas de la célèbre "pression du voisinage" et de la force de frappe des "dedikodu" (ragots) qui veillent au bond respect des valeurs morales et familiales.

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